Le Premier ministre Edouard Philippe a obtenu le 4 juillet une large confiance de l'Assemblée nationale, profondément renouvelée, avec 370 voix pour, 67 contre et 129 abstentions, selon les résultats annoncés par le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy.
«Je ne prends en aucune façon cette confiance comme un blanc-seing. Je remercie l'ensemble des députés qui l'ont votée, je respecte évidemment ceux qui ne l'ont pas fait», a réagi Edouard Philippe après la proclamation du résultat dans l'hémicycle.
C'est le plus faible nombre de votes contre l'octroi de la confiance lors d'un discours de politique générale depuis 1959, alors que Michel Debré, Premier ministre du général de Gaulle, se présentait devant l'Assemblée nationale. Mais, c'est aussi un record d'abstention (129 députés) dans une sorte d'écho aux législatives de juin 2017, marquées elles aussi par une participation très faible.
Les députés socialistes un peu perdus
Dans le détail toutefois, il apparaît que le vote de la confiance a profondément clivé certains groupes parlementaires, donnant un indice sur leur fragilité. C'est le cas au premier chef des Constructifs, que l'affaire de l'attribution des postes de questeurs de l'Assemblée nationale a échaudés. Douze des députés se voulant pourtant «constructifs» ont ainsi accordé leur confiance, 23 ont préféré s'abstenir.
Chez les Républicains (LR), 75 députés se sont abstenus, 23 tenants d'une opposition relativement «dure» ont voté contre. Mais c'est au Parti socialiste (lequel se cache à l'Assemblée sous le nom de Nouvelle gauche) que le vote est le plus révélateur. Presque tous se sont abstenus (23), tandis que 5 députés votaient contre la confiance et trois seulement pour. Manuel Valls, qui ne fait plus partie du Parti socialiste a, lui, accordé sa confiance.
Les députés de la France insoumise ont fait preuve pour leur part d'une belle discipline en votant tous, sans exception, contre le gouvernement. Les 8 députés Front national les ont imités.