France

Après le discours d'Emmanuel Macron, place au débat du Parlement

Le président français prononce son discours à la nation depuis Versailles. Cette initiative, la veille du discours de politique générale du Premier ministre, était à la fois très attendue et très critiquée.

Lundi 3 juillet

Emmanuel Macron a plaidé pour «mieux endiguer» les «grandes migrations» par «une politique de contrôle et de lutte contre les trafics de personnes», tout en appelant à «accueillir les réfugiés politiques courant un risque réel». 

Le président de la République, dans son discours devant le Congrès, a également déclaré qu'il fallait «mieux prévenir» ces déplacements «par une politique de sécurité et de développement ambitieux dans toutes les zones de fragilité et de conflit», pour «une action efficace et humaine» coordonnée en Europe.

Emmanuel Macron a jugé la construction européenne «fragilisée par la prolifération bureaucratique» et «le scepticisme croissant qui en découle».

«Je crois fermement à l’Europe, mais je ne trouve pas ce scepticisme injustifié. Je vous propose de reprendre de la hauteur, de sortir de la tyrannie des agendas et des calendriers et des méandres de la technique», a-t-il ajouté, souhaitant «reprendre l'Europe à son début» et «faire revivre le désir d'Europe».

«Il faut savoir parler à toutes les puissances, y compris celles qui ne partagent pas nos propres finalités ou nos propres valeurs, pour trouver une issue ou la construire. Je ne vous proposerai pas, dans ce cadre, de nous substituer à d'autres peuples parce que nous voudrions ailleurs, imposer nos principes et nos valeurs car je ne veux pas qu'apparaisse de nouveaux Etats faillis», a affirmé Emmanuel Macron concernant la politique étrangère. 

«La France doit respecter la souveraineté des peuples», a-t-il poursuivi. 

Emmanuel Macron veut «réformer en profondeur» le système de l'asile, qui est «débordé de toutes parts», pour arriver à un «traitement humain et juste» des demandes des futurs réfugiés.

«Nous ne pouvons pas continuer d'affirmer hautement notre attachement aux principes de l'asile, tout en nous abstenant de réformer en profondeur ce système qui, débordé de toutes parts, ne permet pas un traitement humain et juste des demandes de protection émanant d'hommes et de femmes menacés par la guerre et la persécution», a affirmé le président de la République.

«Je lèverai l'état d'urgence à l'automne» pour laisser placer à des «mesures [qui] devront viser exclusivement les terroristes à l'exception de tous les autres Français», ceci «sous surveillance du juge», a déclaré Emmanuel Macron. 

Le président Emmanuel Macron a annoncé une réforme du Conseil économique, social et environnemental (CESE) pour qu'il redevienne un «trait d'union» entre la société civile et les instances politiques, lors de son discours devant le Parlement réuni en congrès à Versailles.

Le nombre de ses membres sera réduit «d’un tiers» et ses règles de représentativité revues «de fond en comble» pour faire de cette assemblée «la grande instance consultative qui fait aujourd’hui défaut», a-t-il affirmé.

Macron veut «parachever» sa réforme des institutions «d'ici un an». Si nécessaire, il utilisera le référendum.

«Je souhaite la suppression de la Cour de justice de la République. [...] Nos concitoyens ne comprennent plus pourquoi seuls les ministres auraient droit à une justice d'exception.»

«Je souhaite que le droit de pétition soit revu, afin que l'expression directe de nos concitoyens soit mieux prise en compte et que les propositions des Français puissent être, dans un cadre défini et construit, soumises à la représentation nationale.»

«Le président de la République doit fixer le sens du quinquennat et c’est ce que je suis venu faire devant vous. Il revient au Premier ministre qui dirige l’action du gouvernement de lui donner corps», a affirmé le chef de l'Etat devant les parlementaires réunis en Congrès à Versailles.

«C’est à lui qu’incombe la lourde tâche d’assurer la cohérence des actions, de conduire les transformations, de rendre les arbitrages et, avec les ministres, de vous les présenter», a-t-il poursuivi, à la veille de la déclaration de politique générale d'Edouard Philippe.

Le chef de l'Etat a aussi précisé le fonctionnement des feuilles de route des ministres, qui comprendront des objectifs pour lesquels son gouvernement rendra compte au Premier ministre. «Je souhaite que cette responsabilité ait un sens. C’est pourquoi je demanderai au Premier ministre d’assigner à chacun des objectifs clairs, dont annuellement ils lui rendront compte», a-t-il expliqué.

«Je proposerai que le Parlement soit élu avec une dose de proportionnelle, pour que toutes les sensibilités soient justement représentées.»

«Il est préoccupant que des parlementaires se soustraient aux règles de la constitution qui les a fait élire», a déclaré Emmanuel Macron en référence aux députés ayant décidé de ne pas assister à son discours.

«Un Parlement moins nombreux, mais renforcé dans ses moyens, c'est un Parlement où le travail devient plus fluide. C'est un Parlement qui travaille mieux. Je proposerai la réduction d'un tiers le nombre des membres des trois chambres constitutionnelles», a déclaré Emmanuel Macron. 

«Dans les cas les plus simples, les lois pourraient être votées en commission.»

«Je souhaite qu'une évaluation complète de tous les textes importants, comme aujourd'hui celui sur le dialogue social, ou encore sur la lutte contre le terrorisme, soit menée dans les deux ans suivant leur application», a annoncé le président. 

«La loi du gouvernement [sur la moralisation de la vie publique] sera votée, je n'en doute pas. Mais après qu'elle l'aura été, j'appelle à la retenue. J'appelle à en finir avec la recherche incessante du scandale avec le viol permanent de la présomption d’innocence avec cette chasse à l'homme où parfois les réputations sont détruites», a déclaré le président.  

Emmanuel Macron veut «changer» les institutions, a-t-il annoncé au début de son discours devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles.

Le chef de l'Etat s'est posé en tenant d'une «transformation résolue et profonde tranchant avec les années immobiles et les années agitées», jugeant que les Français avaient exprimé lors des élections la «volonté d'une alternance profonde».

Le Congrès respecte une minute de silence en hommage à Simone Veil. 

Emmanuel Macron arrive au congrès à Versailles.

Le Parti communiste français a appelé ses parlementaires et militants à un rassemblement à Versailles afin de protester contre la convocation d'Emmanuel Macron du Parlement en congrès.

Un jour avant le discours de politique générale d'Edouard Philippe, Emmanuel Macron présente la feuille de route de son quinquennat devant les parlementaires de l’Assemblée nationale et du Sénat qui ont été convoqués à Versailles.