France

Assistants au Parlement européen : Marine Le Pen mise en examen par le parquet de Paris

Marine Le Pen a finalement été entendue ce 30 juin 2017 au pôle financier de Paris par le juge Renaud Van Ruymbeke. Après cette audition, l'avocat de la présidente du FN a annoncé que cette dernière avait été mise en examen pour abus de confiance.

Marine Le Pen a été mise en examen pour «abus de confiance» et «complicité d'abus de confiance», selon une source judiciaire citée par l'AFP. Bien que protégée par l'immunité parlementaire, la présidente du Front national (FN) s'était engagée à répondre à la Justice dans le cadre de l'affaire des assistants du Parlement européen.

Ce 30 juin 2017, elle s'est rendue dans les locaux du pôle financier de Paris pour répondre des accusations d'emploi fictifs, une information confirmée par l'avocat de la dirigeante frontiste. «Marine Le Pen s'est rendue aujourd'hui à la convocation des juges qui l'ont, comme envisagé, mise en examen», a-t-il fait savoir à l'AFP, ajoutant qu'il déposerait un recours contre cette décision dès le 3 juillet 2017. La mise en examen viole, selon lui, le principe de séparation des pouvoirs.

En décembre 2016, une information judiciaire avait été ouverte en pleine campagne présidentielle par le parquet de Paris sur la base d'une enquête préliminaire qui datait de mars 2015. En mars 2017, deux assistants parlementaires européens du FN, Catherine Griset et Charles Hourcade ont été mis en examen.

Les juges d'instruction tentent de déterminer si le FN a mis en place un système permettant de rémunérer ses cadres via des contrats d'assistants parlementaires européens. Le Parlement de Strasbourg s'est porté partie civile dans cette affaire. Marine Le Pen, faisant valoir la campagne présidentielle et dénonçant une manipulation politique de la Justice, avait refusé de se rendre à une première convocation le 10 mars 2017. La présidente du FN avait à cette occasion répété qu'elle avait proposé plusieurs fois aux enquêteurs de l'auditionner depuis 2015.

A la suite du déclenchement de l'affaire en pleine présidentielle, et sur signalement d'une élue FN, le parquet de Paris avait ouvert en mars une enquête préliminaire pour «abus de confiance», visant 19 autres eurodéputés de tous bords, dont l'éphémère ministre MoDem des Affaires européennes Marielle de Sarnez.

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