Dans une tribune publiée le 29 juin dans Le Parisien, 200 scientifiques, parmi lesquels on trouve quelques grands noms de la médecine, comme celui de l'ancien ministre de la Santé et généticien Jean-François Mattei, se sont unanimement prononcés en faveur du projet de l'actuelle ministre. Agnès Buzyn entend en effet passer de trois à onze vaccins obligatoires dès l'enfance.
Mais pour cela, il faut parvenir à vaincre les réticences qui semblent s'ancrer au sein de la population. «Nous sommes atterrés de voir que 41% des Français disent se méfier de la vaccination. Il est urgent de combattre les discours des lobbies anti-scientifiques et anti-vaccination qui jouent sur la peur», a ainsi déclaré François Chast au Parisien. Pour ce chef des services de pharmacie de l'Hôtel-Dieu, les arguments des personnes hostiles à la vaccination s'appuient sur les «quelques très rares effets secondaires».
Annoncé par la ministre de la Santé en juin, le projet de rendre onze vaccins obligatoires pour les enfants, au lieu des trois qui existent actuellement (diphtérie, tétanos et poliomyélite), a suscité une certaine vague de protestations, tant pour les craintes liées aux effets secondaires des vaccins que pour les suspicions de conflit d'intérêt avec les laboratoires pharmaceutiques.
Interrogée sur ce dernier point par le Parisien le 15 juin, la ministre de la Santé avait répliqué : «Oui, les industriels gagnent de l'argent, mais on ne peut pas réduire la question de la vaccination à l'intérêt des laboratoires.»
L'Eurodéputée EELV Michèle Rivasi, opposée à la vaccination forcée, avait en revanche émis des réserves sur ce projet, dans un communiqué où elle avait déclaré que «la restauration de la confiance ne pass[ait] pas par l’infantilisation et le mépris des parents inquiets pour la santé et le système immunitaire de leurs enfants.»
En janvier 2016, un couple avait été condamné à deux mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel d'Auxerre pour avoir refusé de faire vacciner leurs enfants contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP), acte obligatoire en France. Les parents dénonçaient notamment la toxicité des adjuvants utilisés dans la composition des vaccins.
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