France

Le Parti socialiste victime d'un grand «remplacement», selon Benoît Hamon (VIDEO)

Après la débâcle, l'heure est au bilan au Parti socialiste, dont l'unité est menacée de surcroît par des députés tentés par l'aventure Macron. Pour l'ex-candidat socialiste, il s'agit tout simplement d'un remplacement du PS par LREM.

Benoît Hamon est-il le tenant de la thèse du «grand remplacement» en matière de paysage politique français ? «Aujourd'hui, il faut qu'on analyse un peu sérieusement ce qui nous est arrivé», a argumenté Benoît Hamon, ex-candidat du Parti socialiste à l'élection présidentielle au micro de France Inter ce 26 juin. Pour ce dernier, également battu aux législatives, la débâcle du PS est en effet inédite.

Selon lui, elle ne serait pas même comparable à la défaite de 1993, la plus lourde en date pour son parti, sous la second septennat de François Mitterrand. «En 1993, nous subissons un échec. Nous pouvons espérer ensuite que par un effet de balancier que le pouvoir nous revienne à nouveau», fait-il valoir. Et de conclure : «Là, je considère que nous avons été remplacés. [...] Ce qui est totalement différent aujourd'hui, c'est que beaucoup d'électeurs ont pris l'habitude de ne plus voter pour nous [...] et qu'ils se sont portés ou sur Emmanuel Macron ou sur Jean-Luc Mélenchon.» Le PS aurait donc été pris en tenaille entre la France insoumise et La République en marche (LREM).

Pour autant, Benoît Hamon, malgré sa lucidité reprend à son compte une analyse qui date déjà. De nombreux observateurs, dont RT France, constatant les mouvements stratégiques dès l'automne 2016, puis confortés par les grandes «migrations» de députés et de caciques du PS vers les rangs d'En Marche! début 2017, avaient déjà fait l'hypothèse que le mouvement d'Emmanuel Macron, captant l'envie de renouvellement du corps électoral français, n'était en réalité qu'un PS 2.0.

Mais un bon diagnostic est toujours un bon début. Ce qui reste du PS, 31 députés à l'Assemblée nationale, se trouve tiraillé entre une opposition franche à la majorité présidentielle et une opposition collaborative, autour de Manuel Valls, rescapé des législatives. Le PS, lequel joue sa survie, n'est pas encore sorti d'affaire.

Lire aussi : La gauche «Macron-compatible» voudrait créer son groupe parlementaire autour de Manuel Valls