Le raz-de-marée de La République en marche (LREM) lors du premier tour des législatives ne se manifeste pas que dans les victoires des candidats portant son étiquette. Un certain nombre de finalistes du Parti socialiste ou des Républicains – et probables futurs députés – ne se sont pas vus opposer de candidats LREM, voire ont bénéficié du soutien du parti présidentiel.
Dans la 18e circonscription de Paris, ce sont même les deux candidats qualifiés pour le second tour qui se réclament de la majorité présidentielle. A «droite», l'ancien conseiller d'Alain Juppé Pierre-Yves Bournazel, fort de ses 31,13% des suffrages au premier tour, se présente sous l'étiquette des Républicains mais fait valoir un soutien sans ambages du Premier ministre Edouard Philippe.
Ce dernier a en effet vanté les mérites du candidat dans une vidéo quelques jours avant le premier tour, estimant qu'il était «intelligent, travailleur et déterminé». Le chef du gouvernement s'est également montré satisfait que Pierre-Yves Bournazel se soit engagé à ne pas être dans une «opposition systématique qui ne permettrait pas au pays d'avancer».
Or, le président de la République lui-même soutiendrait... l'autre finaliste de la circonscription parisienne, la candidate du Parti socialiste (PS) Myriam El Khomri (20% lors du premier tour). L'ex-ministre du Travail, qui a façonné avec Emmanuel Macron la loi travail sous François Hollande, s'est fendue d'un tweet dans lequel elle remercie le locataire de l'Elysée de son «soutien officiel».
Bien que ne rassemblant que 15% environ du corps électoral sur ce premier tour des élections législatives (au niveau national), La République en marche et le MoDem sont en passe de rafler les trois quarts des sièges à l'Assemblée nationale (entre 390 et 445 députés sur 577 selon les estimations). Chiffre auquel s'ajouterait, donc, celui des élus socialistes et LR se revendiquant de la majorité présidentielle...
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