Pour Nicolas Bay, secrétaire général du Front national (FN), l'enquête de Buzzfeed sur les candidats de son parti est mensongère. «Evidemment, ils disent la vérité sur l'immigration, sur l'islamisme, sur l'insécurité», s'est-il défendu au micro de France Inter ce 6 juin 2017. «Nos candidats ? Ils respectent la loi, ils disent un certain nombre de vérités que les Français veulent entendre et que nous sommes peut-être les seuls à dire», a défendu le secrétaire général, avant d'ajouter : «C'est pas des propos racistes.»
Le site Buzzfeed News a passé au crible les déclarations publiques de l'intégralité des 573 candidats du FN sur plusieurs années. Résultat : près d'une centaine «poste, aime ou partage des contenus homophobes, antisémites ou racistes», selon les journalistes qui ont épluché les fils Twitter et les comptes Facebook des candidats frontistes.
Parmi ceux-ci, Christophe Versini, candidat dans la 15e circonscription de Paris qui a ainsi tweeté le 28 juin 2015 : «L'ennemi c'est l'islam. Nous sommes en guerre contre l'islam», relève Buzzfeed.
Autre candidate FN épinglée, Liliane Pradier dans les Hauts-de-Seine. Cette dernière a partage le 1er juin un article évoquant l'islam comme «religion de haine et de meurtre», relève l'équipe de journalistes de Buzzfeed. Grégory Stich, candidat dans le Haut-Rhin, est quant à lui repéré pour avoir posté un visuel en 2014 mettant en cause le «lobby juif».
Bernard Sironneau, candidat dans la Drôme, figure lui dans la liste de Buzzfeed pour avoir «liké» et commenté un post sur Facebook en août 2015. Ce dernier détournait le slogan publicitaire «Y'a bon Banania» en «Y'a pas bon Taubira»
«Non, je ne trouve rien de raciste dans cette simple parodie de pub... Ou alors on ne peut plus rire des Africains, des Asiatiques et des Esquimaux sous peine d'être condamné par l'inquisition de la bien-pensance», écrivait-il alors, ajoutant : «Les Blancs c'est no limit...»
Interrogé à son tour ce 6 juin, le chef de file FN aux élections législatives David Rachline a estimé que Buzzfeed n’avait pas mené, selon lui, un travail «honnête». Faisant valoir en outre que les personnes mises en cause n’avaient pas eu droit à la parole pour se défendre. Le travail de Buzzfeed ne vise que des candidats du FN et pas les candidats qui concourent sous d’autres étiquettes politiques, a-t-il en outre relevé, concédant toutefois que si des propos étaient avérés, des candidats pourraient perdre leur investiture.
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