En accusant le Qatar de «soutenir le terrorisme» – citant explicitement Daesh et Al-Qaïda – et en rompant leurs relations diplomatiques avec l'émirat, l'Arabie saoudite et ses alliés au Moyen-Orient ont créé une onde de choc qui n'en finit pas de se propager.
En France, le vice-président du Front national (FN) Florian Philippot a sauté sur l'occasion pour exiger des autorités françaises qu'elle imitent les Etats du Golfe. «Cette décision donne pleinement raison à nos analyses et aux alertes que nous avons à de nombreuses reprises lancées ces dernières années», estime-t-il dans un communiqué.
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«Il est temps d'en finir avec la bienveillance des milieux autorisés français pour le Qatar», ajoute l'eurodéputé frontiste. Pour lui, «ce pays est dangereux et doit être traité comme tel dans la lutte contre le terrorisme islamiste». «Nos futurs députés auront à cœur de porter ce sujet crucial à l'Assemblée nationale», prévient le candidat aux élections législatives à Forbach.
Interrogé par la chaîne d'information LCI, le sénateur maire FN de Fréjus, David Rachline, souhaite pour sa part faire la lumière sur les rapports, voire «les collusions», entre le personnel politique français et le Qatar.
Un avis que partage le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, qui estime que si le soutien du Qatar au terrorisme était «avéré», les liens entretenus par une partie de la classe politique française avec cet état seraient «gravissimes».
A l'heure actuelle, le reste de la classe politique française se distingue d'ailleurs par son silence. Il faut dire qu'à droite comme à gauche, les exemples de liens controversés entre hommes politiques et l'émirat sont légions. Les journalistes Georges Malbrunot et Christian Chesnot avaient notamment publié en octobre dernier un livre intitulée Nos très chers émirs (Michel Laffon, 2016) sur cette question. Ils avaient notamment reproché à Jean-Marie Le Guen, ancien secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement du gouvernement Valls, d'avoir tenté de faire bloquer toutes les critiques de parlementaires vis-à-vis des liens étroits qu'entretiennent la France et l'émirat. Selon les journalistes il aurait proposé ses bons offices en contrepartie d'une contribution de 10 000 euros par mois, avec en prime, la création d'une agence de communication à Paris financée par le Qatar.