La commission d'éthique du parti fondé par Emmanuel Macron La République En marche (LREM) s'est saisie du cas de sa candidate dans la 2e circonscription du Nord, Houmria Berrada.
Les faits qui sont reprochés à la jeune femme remontent à 2010. A l'époque, Houmria Berrada, aujourd'hui âgée de 34 ans, avait produit un faux diplôme de l'université de Bourgogne à Dijon. Il lui avait servi à intégrer l'Ixad, l'école des avocats de Lille rattachée à la Faculté de droit.
Quelques mois plus tard, l'Ixad avait découvert la supercherie et son président avait «porté plainte», comme l'a précisé à l'AFP la direction de l'Ixad. La jeune femme avait dû quitter l'école.
Dans son jugement consécutif à une audience où la prévenue ne s'était pas rendue, le tribunal de grande instance de Lille avait déclaré la jeune femme «coupable des faits qui lui sont reprochés» et l'avait condamnée à «un emprisonnement délictuel de huit mois», assortis d'un sursis total en l'absence de récidive.
Les juges avaient aussi condamné la prévenue à verser 500 euros de dommages et intérêts à la jeune femme dont le diplôme avait été détourné et autant à l'Université de Bourgogne.
Investiture retirée
Après avoir eu confirmation de ce jugement, le suppléant de la jeune-femme, Christian Carnois, a précisé à l'AFP qu'il comptait «demander officiellement que l'investiture soit retirée» à Houmria Berrada. Il a suspendu dans la foulée sa campagne, depuis le 31 mai. «LREM n'aura pas de candidat dans cette circonscription», a-t-il déclaré à l'AFP.
L'affaire avait été révélée par le quotidien La Voix du Nordle 30 mai dernier au soir. La candidate elle, a nié toute condamnation, arguant que son casier judiciaire était vierge. Selon un de ses camarades de LREM contacté par l'AFP, elle s'est rendue le 1er juin au palais de justice de Lille afin de vérifier que tel était bien le cas.
Houmria Berrada avait été investie face, notamment, à la députée socialiste sortante Audrey Linkenheld, soutenue entre autres par Martine Aubry.
Le 3 juin dans un tweet, la jeune femme s'est dit «mobilisée» pour les législatives, appelant à donner à Emmanuel Macron «une majorité constructive».