France

Les automobilistes font face aux premières pénuries d'essence causées par la grève des transporteurs

La grève des transporteurs de matières dangereuses lancée le 26 mai par la CGT pour l'amélioration de leurs conditions de travail se poursuivait le 30 mai, essentiellement en Ile-de-France, où les perturbations commencent à se faire sentir.

Le mouvement social initié par les transporteurs de matières dangereuses (carburants, gaz, produits chimiques...), commence à impacter les automobilistes, notamment en Ile-de-France.

Si l'Union française de l'industrie pétrolière (UFIP) évoque une situation «quasiment normale» à l'échelle nationale, elle reconnaît quelques situations ponctuelles de rupture sur un ou plusieurs produits en région parisienne. 

En Ile-de-France, 40 stations Total sur 340 n'ont plus de carburant disponible, selon le groupe pétrolier. Au niveau national, plus de 500 stations en «rupture partielle ou totale» seraient concernées selon le site mon-essence.fr

Seul le dépôt à Rouen (Seine-Maritime) a été «bloqué», d'après le groupe Total, qui évoquait également en matinée une «activité faible» à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) et à Grandpuits (Seine-et-Marne). 

Le blocage du dépôt Rubis à Grand-Quevilly, près de Rouen, entamé à 3h du matin, a été levé à midi. «Le résultat qu'on voulait est là : une partie des camions sont repartis à Gennevilliers où c'était bloqué aussi et ils sont revenus bredouille», a dit Luc Gaffet, délégué syndical CGT, seul syndicat appelant à la grève. 

Le délégué accuse «le patronat» de «jouer le pourrissement». Une dizaine de chauffeurs ont participé en fin de matinée au blocage, a constaté un photographe de l'AFP.

Fabrice Michaud (CGT-Transports) évalue toujours entre 60 et 80% la proportion de grévistes, au quatrième jour de mobilisation.

Dans un courrier daté du 29 mai consulté par l'AFP, la CGT demande à la ministre des Transports Elisabeth Borne de prendre l'initiative de l'ouverture d'une négociation avec le patronat et de recevoir des représentants des chauffeurs.

Avec cette grève, la CGT entend pousser le patronat à négocier l'insertion dans la convention collective du transport routier de spécificités propres aux matières dangereuses. Elle demande notamment une durée journalière de travail maximale de 10 heures, un suivi médical semestriel spécifique, un taux horaire minimal de 14 euros de l'heure et un treizième mois.

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