France

Bernard Cazeneuve appelle à voter PS pour prolonger la «béatitude» autour d’Emmanuel Macron

L'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, venu le 29 mai soutenir la candidate PS Najat Vallaud-Belkacem à Villeurbanne, a estimé qu’il fallait «voter socialiste» pour préserver la «béatitude» autour du nouveau président.

«Je souhaite au président Emmanuel Macron de réussir.» Le socialiste Bernard Cazeneuve fait partie de ces hommes politiques de gauche qui veulent du bien au nouveau président de la République. A condition qu'il penche à gauche. Lors d'un point presse au QG de Najat Vallaud-Belkacem, candidate à Villeurbanne pour les élections législatives, l’ex-locataire de Matignon a lancé : «Dans un contexte où la béatitude [autour d’Emmanuel Macron, ndrl] est la règle [...], si on veut que cette béatitude continue, il faut voter pour nous» – comprenez les candidats socialistes aux législatives.

Ces propos, qui peuvent sembler surprenants, ont été suivis de quelques explications. Après avoir affirmé qu'un «climat de béatitude» n’avait pas été un luxe dont avait pu profiter François Hollande au début de son quinquennat, il a livré son analyse de la situation. «Voter pour des candidats socialistes, ça sert à faire réussir Emmanuel Macron, sinon il serait obligé de mener une politique de droite», a insisté Bernard Cazeneuve, aux côtés de l'ex-ministre de l'Éducation, de la députée PS sortante Pascale Crozon et du maire PS de la ville Jean-Paul Bret. «Il ne faut pas le laisser en tête-à-tête avec la droite», a-t-il ajouté.

PS VS En marche

«L'espoir pour demain, c'est Najat Vallaud-Belkacem. Ma conviction, c'est qu'elle gagnera cette élection législative», a affirmé Bernard Cazeneuve en apportant «un soutien total à une combattante, une militante, une femme engagée».

Dans cette sixième circonscription du Rhône qui épouse les frontières de la commune de Villeurbanne, ville de 150 000 habitants limitrophe de Lyon et historiquement à gauche, l'ex-ministre est confronté notamment à l'entrepreneur Bruno Bonnell, investi par La République en Marche. Référent du mouvement d'Emmanuel Macron dans le Rhône durant la présidentielle, c'est un proche du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, futur ex-maire de Lyon.

«Je n'ai jamais douté qu'il y aurait un candidat En marche ! face à moi, la surprise, c'est qu'on n'ait pas été capable de trouver un candidat à Villeurbanne», a estimé Najat Vallaud-Belkacem.

Politique et fleurs

Bernard Cazeneuve s'est ensuite rendu dans une roseraie à Saint-Georges d'Espéranche avec Erwann Binet, député PS sortant qui brigue sa succession dans la huitième circonscription de l'Isère. L'occasion de filer quelques métaphores riches de sens autour du symbole du Parti socialiste. La politique n’est jamais loin.

Passionné de fleurs, l'ancien Premier ministre, évoquant le cycle de vie des roses, a ainsi expliqué : «Il y a une complexité, une fragilité et des aléas, comme le gel cette année. Énormément de roses qui auraient dû éclore au mois de mai n'ont pas réussi à éclore, mais peut-être vont-elles éclore au mois de juin.»

Quant aux hybridations, «il faut dix ans pour que ça prenne, ça devrait en faire méditer certains». «Il faut savoir regarder les épreuves avec recul et ne pas se laisser emporter par les modes [...] Aucune mode n'empêche les saisons de revenir», a ajouté Bernard Cazeneuve.

Et Erwann Binet de renchérir: «Le renouvellement de la vie politique, ce n'est pas l'absence de pensée politique.» Elu pour la première fois en 2012, il aura face à lui une candidate de la République en Marche novice en politique et neuf autres concurrents.