«La nomination d'une représentante de la filière alcool ne manque pas d'inquiéter sur les conflits d'intérêts qui pourraient survenir au détriment de la santé publique», font remarquer 11 associations d’addictologues et six experts en santé publique, dans un communiqué publié le 26 mai sur internet.
Pointant du doigt la nomination d'Audrey Bourolleau, ancienne déléguée générale de Vin et Société, une organisation de lobbying viticole, au poste de conseillère agriculture d'Emmanuel Macron, ils poursuivent : «Pour les acteurs de la santé publique, le risque est que la politique agricole et viticole se fasse au détriment d'une politique efficace de lutte contre les consommations nocives d'alcool.»
Les signataires du texte, parmi lesquels on retrouve la Fédération française d'addictologie, l'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie, ou encore le Collège professionnel des acteurs de l'addictologie hospitalière, rappellent au président de la République son engagement pour moraliser la vie publique. Ils l’invitent ainsi à «appliquer cette politique dans le choix de ses conseillers et à prendre toutes les mesures pour mettre fin sans attendre aux risques de conflit d'intérêts».
Nommée le 22 mai par Emmanuel Macron, Audrey Bourolleau a quitté le poste qu'elle occupait depuis 2012 chez Vin et Société.
Mettant en avant les dangers et le coût social liés à la consommation d’alcool, les 11 associations et les six experts déplorent également la présence au parlement de l'Association nationale des élus de la vigne et du vin (Anev) et des groupes viticulture, vigne et vin et filière brassicole.