France

Plantu relaxé, son avocat se réjouit pour la liberté d'expression

La cour d'appel de Paris a débouté une association, proche des intégristes catholiques, qui avait attaqué le dessinateur du Monde pour «provocation à la haine ou à la violence». C'est la liberté d'expression qui a gagné dit l'avocat du caricaturiste.

Les juges ont donc donné raison à Plantu. Son dessin, paru en 2010 et intitulé «Pédophilie: le pape prend position», ne peut pas être considéré comme un acte haineux et provocateur à l'égard des  croyants catholiques. Il représentait le pape Benoît XVI en train de sodomiser un enfant qui déclarait: «Quitte à se faire enculer, autant aller voter dimanche!» (en référence aux éléctions régionales)

Publié en plein scandale de pédophilie au sein de l'institution romaine, Plantu avait toujours plaidé qu'il voulait avec son crayon, dénoncer «le silence coupable de l'Eglise sur cette question».

Joint par RT France, l'avocat du célèbre dessinateur -qui ne souhaite pas s'exprimer personnellement sur cette affaire- se réjouit. «Qu'on le veuille ou non, le déli de blasphème n'existe pas en France» explique Me Charrière-Bournazel, «si je comprends que certains se soient sentis blessés par ce dessin, je crois qu'il faut laisser la liberté à des gens comme Plantu de dénoncer, certes de manière brutale, ce qu'il estime être des injustices. Et Plantu est un homme qui a des valeurs et qui n'a jamais été dans une quelconque haine».

Si devant les juges, l'ex-bâtonnier du bureau de Paris, avait concédé que Benoît XVI pouvait, sous la plume de Plantu, se sentir diffamé, il avait également rappelé que ce dernier n'avait jamais mandaté l'association Agrif pour le représenter et laver son honneur baffoué. Enfin, Me Charrière-Bournazel a expliqué à RT France que ce n'étaient pas les catholiques, en raison de leur croyance qui étaient visés par Plantu, mais bien les instances romaines dans leur gestion de la crise. Des arguments juridiques qui, selon lui, ont fait mouche.

Enfin l'avocat du dessinateur rappelle que si le droit de se moquer et celui de s'indigner ont gagné devant la justice, son client, lui a paye chaque jour un lourd tribut à ces libertés, Plantu vit en effet sous protection policière jour et nuit.

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