Un campement de migrants, rassemblant depuis février dans un parc du centre de Grenoble plus de 150 personnes, dont une cinquantaine d'enfants, a été évacué le 24 mai dans le calme. Dans la matinée, la préfecture avait placardé un arrêté de mise en demeure de quitter les lieux, arguant d'un «trouble à l'ordre public d'une particulière gravité», à quelques centaines de mètres de la mairie et du Stade des Alpes.
Les demandeurs d'asile ont été acheminés vers deux gymnases de la ville pour y être logés de manière provisoire, dans l'attente d'un hébergement plus pérenne en Centre d'accueil pour demandeur d'asile (CADA), selon la préfecture.
Celle-ci a également listé les incidents qui se sont produits dans ou aux abords de ce camp : une «rixe» le 17 mai dernier impliquant une trentaine d'individus, des incidents dans la nuit du 20 au 21 mai avec des personnes armées «de couteaux et barres de fer» et enfin le 22 mai un début d'incendie dû au jet d'un cocktail Molotov.
Des associations déplorent l'évacuation du camp de migrants
Pour les associations de soutien aux migrants, la pilule ne passe pas. Certains ont dénoncé à l'AFP «une opération d'intimidation de fachos». «Ils ont tourné samedi [20 mai] en moto autour du camp avec des battes de baseball en lançant des injures racistes [à l'encontre des occupants, originaires en majorité des Balkans]», ont rapporté ces associations.
Mi-avril, la mairie de Grenoble, dirigée par une coalition EELV-Parti de gauche, avait intenté un recours en justice pour obtenir l'expulsion du camp Valmy. Cet ensemble de tentes et de baraques de fortune, sans eau ni électricité, occupe une extrémité de l'emblématique parc Mistral.
Le tribunal administratif l'avait déboutée aux motifs qu'en l'absence d'une solution d'hébergement d'urgence, une évacuation aurait pour conséquence de placer ces personnes, dont de nombreux enfants, dans une situation de précarité encore plus grande, voire de mettre en jeu leur sécurité en les dispersant dans les rues de la ville.
Une précédente tentative de vider le camp en février avait également tourné court devant la réticence des habitants et la présence de militants.
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