France

Le Front national est-il sur le point d'abandonner une sortie de l'Euro ?

Selon la presse anglaise, l'économiste du Front national, Bernard Monot se fait plus affirmatif. Selon lui, les Français ont massivement rejeté l'idée d'une sortie de la monnaie unique, le Front national doit donc la sortir de son programme.

Cette fois, le mot est lâché. Le stratégiste économique du Front national Bernard Monot semble bien avoir franchi le Rubicon, évoquant clairement l'abandon dans le programme du parti d'une sortie de l'euro. «Il n'y aura pas de Frexit», aurait-il déclaré au quotidien britannique The Telegraph le 21 mai 2017, ajoutant «je continue de penser que l'euro n'est pas viable techniquement, mais cela n'a aucun sens pour nous de continuer à insister». Alors que les flottements de l'entre-deux-tours de la présidentielle sur la question monétaire pourraient avoir coûté très cher à Marine Le Pen, Bernard Monot met un peu plus la pression. «A partir de maintenant, notre ligne sera de renégocier les traités afin d'avoir davantage de contrôle sur notre budget et sur la législation bancaire», a-t-il martelé dans ces mêmes colonnes.

Déjà, le 12 mai dernier, Bernard Monot n'avait pas mâché ses mots, exhortant le Front national à prendre en compte la défaite de Marine Le Pen à l'élection présidentielle. «Effectivement politiquement, il faut en prendre acte, les Français ont rejeté en bloc cette sortie de l'euro radicale et donc il faut en tirer des conclusions» avait-il alors analysé au micro de RFI, ajoutant toutefois : «Techniquement, nous avons raison». Depuis le soir du second tour de la présidentielle, le Front national fait face à de nombreux remous en interne. Face aux critiques, Florian Philippot a réaffirmé qu'en cas d'abandon du projet d'une sortie de l'euro, il quitterait le Front national. 

«Il ne faut pas être radical comme ça», avait alors réagi Bernard Monot, «stratégiste économique», comme le présente officiellement le Front national. «La question est posée, il faut y réfléchir sereinement», avait-il ajouté, mettant en avant que cette question pouvait être remise en cause afin, selon lui, de «convaincre les Français sur d'autres sujets».

Joint par RT France, le service de presse du Front national, a réaffirmé que la question ne serait abordée qu'après les élections législatives, conformément à ce que Marine Le Pen avait déjà déclaré. 

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