Alors que Les Républicains (LR) se mettent en ordre de marche pour les législatives du mois de juin, certaines divergences avec leurs partenaires de l'Union des démocrates et indépendants (UDI) semblent poser problème, notamment quant au discours à tenir face à Emmanuel Macron. L'Opinion révèle en effet que le parti centriste, qui a conclu une alliance avec LR pour la présidentielle et les législatives, souhaiterait ménager le nouveau président de la République et aurait obtenu qu'un visuel comparant ce dernier à son prédécesseur François Hollande n'apparaisse finalement sur les affiches et tracts de campagne.
Le photomontage initialement prévu présentait Emmanuel Macron se regardant dans un miroir dans lequel son reflet prenait les traits de François Hollande. L'idée sous-jacente, qui avait déjà servi de fil rouge à la droite lors de la campagne présidentielle, était de dénoncer la continuité supposée entre le président sortant et son ancien ministre de l'Economie.
Néanmoins, Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI, n'entendrait pas poursuivre les attaques contre Emmanuel Macron avec la même véhémence qu'avant le 7 mai. Alors qu'il avait déjà déclaré qu'il pourrait «travailler» avec le nouveau président, le centriste aurait obtenu le retrait de l'image du matériel de campagne, toujours selon L'Opinion. Les affiches et tracts qui seront imprimés devraient donc ne comporter que le texte initialement prévu.
Faut-il voir dans cette subite volonté de tempérance de la part de l'UDI les prémices d'un futur ralliement à La République en marche (LREM) ? Alors que Le Parisien l'interrogeait à ce sujet le 21 mai, Jean-Christophe Lagarde avait annoncé que «le choix de l'UDI se fera[it] de façon indépendante, en fonction du projet».« Nous sommes en alliance avec LR, pas en dépendance ni en soumission», avait-il ajouté.
Depuis la nomination d'Edouard Philippe, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin au gouvernement, la droite est plus que jamais divisée quant à la position à adopter face à LREM. Une remise en cause de l'entente entre l'UDI et LR scellée en 2014 serait un traumatisme supplémentaire pour la droite. Le parti centriste avait certes déjà décidé de se mettre en retrait de la campagne de François Fillon après sa mise en examen, mais il lui avait finalement réaffirmé son soutien quelques jours plus tard. La tentation LREM sera-t-elle cette fois fatale à l'alliance entre la droite et le centre ?
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