France

Après l'annonce de la composition du gouvernement d'Edouard Philippe, les politiques réagissent

Les noms des ministres du président Emmanuel Macron et de son Premier ministre Edouard Philippe ont été annoncés le 17 mai. La classe politique n'a pas tardé à réagir.

Mardi 23 mai

Après l'attaque de la Manchester Arena, Emmanuel Macron se rendra ce 23 mai 2017 dans après-midi à l'ambassade de Grande-Bretagne à Paris.

Jeudi 18 mai

Au cours d'une interview accordée le 18 mai à la chaîne télévisée LCI, le vice-président du Front national, Florian Philippot a ironisé sur la composition du nouveau gouvernement. 

«C'est recyclage et recasage, c'est ce qu'on appelle un peu, de manière culinaire, un gratin de restes. Vous avez des restes et vous essayez d’accommoder un nouveau plat. Sauf que ça fait pas un nouveau plat. Ce sont des restes malgré tout, c'est un gratin de restes ce gouvernement, ce n'est rien d'autre que cela», a-t-il déclaré.

«Arrive au gouvernement déjà un Premier ministre, un Républicain, Edouard Philippe, qui travaillait avec [Alain] Juppé, qui avait travaillé avec [Michel] Rocard avant, donc c'est quand même pas le renouveau. Reviennent Bruno Le Maire, [François] Bayrou, 25 ans après le retour, [Jean-Yves] Le Drian qui reste, je suis désolé c'est vraiment l'"UMPS" dans toute sa splendeur. Et on sait déjà quelle politique ils vont mener et on sait très bien malheureusement que cette politique ne marche pas», a déploré le vice-président du Front national.

«J'ai une appréciation très positive de la nouvelle ministre du Travail», a déclaré Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT au micro de RMC/BFMTV à propos de Muriel Pénicaud.

Interrogé sur un élargissement des accords d'entreprise, le patron de la CFDT s'est dit prêt à discuter. «Tout dépend sur quel sujet, tout dépend quel sera le socle en cas d'absence d'accord d'entreprise, socle dans la branche mais aussi socle dans le code du travail [...] et tout dépend de la place du syndicalisme et des représentants dans l'entreprise», a-t-il estimé, précisant : «Si ces trois conditions sont réunies, on peut commencer à peigner tous les sujets, en tout cas certains sujets.»

Le Premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Jean-Christophe Cambadélis s'est exprimé le 18 mai au cours d'une conférence de presse au siège du PS, au lendemain de la formation du gouvernement d'Edouard Philippe. 

«Le gouvernement a une apparence, mais il a surtout une réalité, tenter de donner à Édouard Philippe, Premier ministre de droite, une majorité absolue à l'Assemblée nationale. L'objectif est de bâillonner l'Assemblée pour faire passer les lois de droite au canon», a-t-il déclaré. 

Le député de Paris n'a pas mâché ses mots : «Il n'y a pas de ministre socialiste au gouvernement. Il y a une colonne vertébrale de droite et des ministres [de La République en marche] qui ont quitté le Parti socialiste ou ont été exclus. En choisissant de confier Bercy à Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, le Premier ministre Édouard Philippe aura l'assurance de pouvoir mener une politique économique "de droite et en même temps de droite.»

«Ce gouvernement de droite pour la droite ne peut inspirer la confiance à un moment où le pays a besoin de gauche», a-t-il ajouté. 

Mercredi 17 mai

Figure historique du Parti socialiste, et opposant au traité de Maastricht en 1993, Jean-Pierre Chevènement a vu dans la composition du gouvernement la «quintessence», selon lui, des élites pro Union européenne. «Le gouvernement d’Edouard Philippe concentre, à gauche et à droite, la quintessence des élites formées à la doxa maastrichtienne au moment où, justement, le système que symbolisait Maastricht est arrivé à son épuisement», a-t-il déploré sur sa page Facebook.

«Nous avons un gouvernement, maintenant il faut un programme de gouvernement. Les Français doivent trancher : hausse de la CSG ou pas ?», s'est interrogée Valérie Pécresse, présidente Les Républicains de la région Ile-de-France.

Le mouvement La Manif pour tous a également réagi à l'annonce de la composition du gouvernement en déplorant : « La famille semble être la grande oubliée du gouvernement [d'Edouard] Philippe.»

Karine Berger, députée du Parti socialiste, n'a pas mâché ses mots en déclarant : «Le Maire et Darmanin à Bercy ... bref la droite, toute la droite, rien que la droite.»

La députée s'est par ailleurs emportée sur Twitter en rappelant les propos de Gérald Darmanin à propos du Mariage pour tous. 

«Un gouvernement très droitier et très techno... dirigé par un homme de droite. L'addition risque d'être sévère...», a regretté François Lamy, député du Parti socialiste et proche de Martine Aubry. 

Rachid Temal, secrétaire national du Parti socialiste a ironisé sur Twitter : «Bayrou, cela me rajeunit. Manifs hiver 1993-94 pour école publique contre sa réforme Loi Falloux.»

Esther Benbassa, sénatrice d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a pour sa part déclaré : «[Nicolas] Hulot ministre : les écolos satisfaits, pourvu qu'il ait les mains libres et tous les moyens d'une action concrète, audacieuse et efficace.»

«Avec ce gouvernement, la droite à Bercy, Emmanuel Macron ne dessine pas sa majorité, il a défini son opposition !», a réagi Philippe Baumel, député du Parti socialiste et proche d'Arnaud Montebourg.

Dans un communiqué, Jean-Christophe Lagarde, président du parti centriste Union des Démocrates et Indépendants (UDI), a déclaré : «Ce qui marque dans [la composition du nouveau gouvernement] c’est surtout [son] caractère très européen, ce qui est une bonne chose [...] au moment où l’Union européenne a besoin d’une véritable refondation.»

«Il s’agit néanmoins d’un gouvernement en attente du choix que les Français feront lors des élections législatives, au cours desquelles les candidats UDI porteront nos propositions, notre projet et nos valeurs», a-t-il toutefois souligné. 

Le porte-parole d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Julien Bayou, a adressé ses vœux de réussite à Nicolas Hulot, nommé au ministère de l'Ecologie.

Mathieu Orphelin, ancien porte-parole de la Fondation Hulot et candidat de La République en marche aux élections législatives dans le Maine-et-Loire, s'est félicité de la nomination de Nicolas Hulot au sein du gouvernement. 

«Excellente nouvelle pour la transition, l’écologie, la solidarité et le futur ! Très ému !», a-t-il écrit sur Twitter. 

Benjamin Lucas, président du Mouvement des Jeunes socialistes a ironisé sur Twitter sur l'absence d'un ministère de la Jeunesse au sein du nouveau gouvernement : «Alerte enlèvement : on a perdu le ministère de la jeunesse !»

«Les Français sont prévenus, ils auront face à eux un gouvernement libéral de combat», a fait savoir le Parti communiste français (PCF) dans un communiqué de presse. Le PCF a par ailleurs regretté la présence de Nicolas Hulot dans le nouveau gouvernement. 

«L'ensemble des affaires économiques de la France est confié aux hommes de droite, confirmant le virage austéritaire et libéral de Macron», a également déploré le PCF.

Le président du Medef, Pierre Gattaz, a adressé ses félicitations au nouveau gouvernement dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. «Nous devons aller vite», a-t-il déclaré, insistant : «Faisons rapidement les réformes, bâtissons la confiance.»

«Le Medef sera un partenaire constructif et exigeant», a également prévenu le patron des patrons, avant de conclure : «Vive les entreprises, vive l'Europe et vive la France.»

«En recasant de nombreuses anciennes gloires de la vie politique, issues des vieilles droite et gauche, le gouvernement Macron confirme que le système UMPS est aux manettes», a réagi le Front national (FN) dans un communiqué.

Soulignant «le nombre important de ministres issus des rangs des Républicains, en plus du Premier ministre lui-même», le FN a déclaré : «Les Républicains ne [pourront] aucunement prétendre à être une force d'opposition au pouvoir en place.»

Insistant également sur «la menace d'une mise sous tutelle européenne de notre Défense nationale», le FN a qualifié de «très préoccupante» la nomination de Sylvie Goulard au ministère des Armées. Pour le parti dirigé par Marine Le Pen, cette nouvelle ministre est une «ultra européiste convaincue». 

Le secrétaire général des Républicains, Bernard Accoyer, a annoncé dans un communiqué : «Les membres de notre famille politique qui ont choisi, en nombre très réduit, de rejoindre ce gouvernement ne font plus partie des Républicains.»

«[Edouard Philippe, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin] sont partis, c'est leur choix, ça leur appartient. Je le regrette à titre personnel, sans que ça remette en cause les liens d'amitié que j'ai avec eux. Je ne déchire pas pour ma part plusieurs années de combat que j'ai partagées avec eux», a déclaré le chef de file Les Républicains pour les élections législatives, François Baroin.

Le Parti radical de gauche (PRG) s'est félicité de la nomination d'Annick Girardin au ministère de l'Outre-mer et de Jacques Mézard au ministère de l'Agriculture.

Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France insoumise, a estimé que le gouvernement d'Edouard Philippe était un «gouvernement de droite». Il a toutefois déploré la nomination de Nicolas Hulot à la Transition écologique et solidaire, un «crève-cœur» selon lui.

«Moi je n'ai pas d'avis, c'est un gouvernement de droite, point. Quand on a comme Premier ministre un homme qui était central dans le lobby nucléariste du pays...», a déclaré Jean-Luc Mélenchon après avoir déposé son dossier de candidature pour les législatives à la préfecture des Bouches-du-Rhône.

«Le Premier ministre Edouard Philippe aura l’assurance de pouvoir mener une politique économique "de droite et en même temps… de droite"», a déploré le Parti socialiste dans un communiqué de presse critiquant fortement les nominations de Bruno Le Maire et Gérald Darmanin dans le nouveau gouvernement. 

Pour le Parti socialiste, la composition du gouvernement d'Edouard Philippe démontre que le vote socialiste aux élections législatives est «le seul moyen de répondre au besoin de gauche».

Samia Ghali, sénatrice-maire socialiste des XVe et XVIe arrondissements de Marseille, a pour sa part adressé ses vœux de réussite au nouveau gouvernement et en mentionnant ses «amis», Gérard Collomb et Christophe Castaner. 

Le maire Les Républicains de Nice, Christian Estrosi, s'est félicité de la nomination de la présidente de l'Université de Nice, Frédérique Vidal, au poste de ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation.

Eric Coquerel, porte-parole du Parti de Gauche et candidat de la France insoumise aux élections législatives, a déploré la composition du nouveau gouvernement, tout en épargnant Nicolas Hulot. 

Le parti Debout la France a diffusé sur les réseaux sociaux un communiqué de presse de son président, Nicolas Dupont-Aignan. 

Qualifiant le gouvernement de «socialo-centriste», et les nouveaux ministres «d'eurobéats tenants d'une ligne extrême-européenne» et de «zélotes [de la] mondialisation», Nicolas Dupont-Aignan a appelé les électeurs à se rassembler autour de la «famille gaulliste et républicaine».

«La politique économique du gouvernement va pencher à droite», a déclaré le député socialiste de Paris et porte-parole de Benoît Hamon, Pascal Cherki, en critiquant les nominations de Bruno Le Maire au ministère de l'Economie et de Gérald Darmanin au ministère de l'Action et des Comptes publics.

Il a toutefois salué la nomination de Françoise Nyssen au ministère de la Culture.

Nicolas Dupont-Aignan, député-maire d'Yerres, dans l'Essonne, et président de Debout la France, a qualifié le gouvernement de «socialo-centriste», l'accusant de «continuer une politique folle de soumission» envers l'Union européenne. 

Eric Woerth, député Les Républicains de l'Oise, a moqué le Premier ministre Edouard Philippe en déclarant que ce dernier était à la tête d'un «gouvernement de gauche». Lors de sa nomination, le Premier ministre n'avait pas hésité à se revendiquer «homme de droite».

«On nous annonçait une hémorragie, il n'en est rien !», s'est félicité le député Eric Ciotti, secrétaire général adjoint des Républicains en ironisant sur le risque de fracture de la droite et de son propre parti. Il a qualifié les nominations d'hommes politiques de droite dans le gouvernement d'Edouard Philippe de «démarches individuelles».

 

«Le recyclage marche à fond», a commenté le secrétaire général du Front national, Nicolas Bay, à l'annonce de la composition du nouveau gouvernement. Selon lui : «Macron fait la synthèse de tous les représentants des partis qui ont mené notre pays à la faillite.»

Florian Philippot, le vice-président du Front national, a ironisé sur le «renouvellement» promis par Emmanuel Macron, qu'il a qualifié de «recyclage» des partis traditionnels de droite et de gauche.

Il a par ailleurs qualifié les nouveaux membres du gouvernement d'«eurogagas».

Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a déclaré sur Twitter que le gouvernement du Premier ministre Edouard Philippe n'incarnait pas de «renouveau». Critiquant la nomination de ministres de droite à Matignon et Bercy, Jean-Christophe Cambadélis a qualifié les ministres de gauche de «cautions».

Daniel Fasquelle, député Les Républicains du Pas-de-Calais et vice-Président de la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, a pour sa part moqué un gouvernement comprenant à la fois Edouard Philippe, un ancien cadre d'Areva, et Nicolas Hulot.

Cécile Duflot, députée écologiste de Paris et ancienne ministre de l'Egalité des territoires et du Logement, a pour sa part souhaité «bonne chance» à Nicolas Hulot, nommé ministre de l'Ecologie.

Pour le député socialiste du Rhône et vice-président de la commission des finances à l’Assemblée nationale, Pierre-Alain Muet, le gouvernement d'Edouard Philippe est «de droite». Il a appelé au réveil de la gauche.