Plus d'un millier de personnes ont manifesté ce 16 mai à La Souterraine, dans la Creuse, aux côtés des salariés de l'équipementier automobile GM&S Industry, menacé de liquidation. Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou, ex-candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) à la présidentielle se sont joints aux manifestants. «C'est vraiment un de ces gestes gratuits [...] commis par des dirigeants qui ne sont plus des producteurs mais des financiers», s'est indigné le candidat de la France insoumise au micro de RT. «Mais les coûts de production ce sont des êtres humains», a-t-il ajouté.
Interrogé sur la capacité d'Emmanuel Macron à agir, le chef de la France insoumise a répondu : «Evidemment, l'Etat est actionnaire [...] Il lui suffit de passer un coup de téléphone», a souligné Jean Luc Mélenchon.«Il n'y a pas besoin de changer la loi, il n'y a pas besoin de faire une ordonnance», a-t-il martelé, adressant une pique au nouveau président qui avait annoncé vouloir passer outre le Parlement pour légiférer en matière de droit du travail.
Philippe Poutou pour sa part, a estimé que les salariés avaient raison. «Il faut que la colère s'exprime [...] il faut dire qu'il y en a marre que c'est inacceptable», a insisté l'ex-candidat à la présidentielle, pour qui la lutte des salariés de GM&S rappelle les épisodes de Goodyear et de Molex, ainsi que celui de l'équipementier automobile New Fabris en 2009.
Mobilisation nationale des syndicats
Ce 16 mai, les salariés de GM&S ont reçu le renfort de syndicalistes venus d'Ile-de-France, de Bourgogne, d'Alsace, des secteurs Métallurgie et Santé notamment. Tous avaient répondu à l'appel national de la CGT, appuyé par l'intersyndicale (CGT-FO) de GM&S. Nombre d'élus locaux se sont joints à la manifestation, afin de soutenir les 279 salariés de l'usine. Le tribunal de commerce doit examiner en fin de mois une éventuelle liquidation du site, deuxième employeur privé de Creuse.
Le site de GM&S est occupé depuis le 11 mai par les salariés qui affirment l'avoir piégé avec des bonbonnes de gaz. Ils entendent faire pression sur PSA et Renault, principaux clients, pour qu'ils s'engagent sur un volume de commandes accru, au-delà des quelque 16 millions d'euros déjà acquis, et l'affectation de nouveaux marchés. Les constructeurs automobiles n'ont pas donné suite.