Le 10 mai, Bernard-Henri Lévy (BHL) a été entarté à Belgrade, où il s'exprimait au sujet de son dernier film, Peshmerga. «Assassin, va-t'en de Belgrade !», auraient crié des militants communistes à son encontre, selon l'agence de presse serbe Tanjug.
Après avoir été touché par une énième tarte à la crème, le philosophe à la chemise ouverte a poursuivi son exposé, imperturbable.
Les images de la scène ont été diffusées par la Radio-télévision de Serbie.
Tanjug rapporte que les auteurs de cette attaque pâtissière étaient des militants de la Ligue des Jeunes Communistes de Yougoslavie (SKOJ). Les activistes reprochent à BHL ses prises de positions au moment de la désintégration de la Yougoslavie dans les années 1990.
Le philosophe avait alors prôné, puis soutenu, une campagne de bombardements de l'OTAN sur des cibles serbes, qui a fait plusieurs centaines de morts lors de la guerre du Kosovo en 1999.
Une banderole où était écrit en anglais «Bernard-Henri Lévy soutient les meurtres impérialistes», a été déployée par un militant, qui a ensuite été évacué de la salle par le service de sécurité.
«Vive la démocratie à Belgrade», a lancé l'écrivain et réalisateur, en frappant l'un des activistes avec sa veste.
Si les perturbateurs n'avaient pas fait mystère de leurs convictions communistes, cela n'a pas empêché La Règle du Jeu, la revue du philosophe français, de publier un peu plus tard un article au titre étonnant : «Bernard-Henri Lévy agressé à Belgrade par des nervis d’un groupe d’extrême-droite».
Un énième incident
Ce n'est pas la première fois que Bernard-Henri Lévy est entarté. En 2015, de passage à Namur, en Belgique, il avait été victime de l'«entarteur» local, Noël Godin.
Le premier entartage du philosophe remonte en fait à 1985, lorsqu'il avait été la cible du même Noël Godin. Dans une séquence devenue célèbre, on le voyait s'énerver contre ce dernier, après avoir reçu la pâtisserie en plein visage.
Près d'une dizaine d'autres incidents de la sorte se sont répétés depuis.
Louis Maréchal