France

Une fausse victime des attentats de Paris condamnée à cinq ans de prison pour escroquerie

Un individu qui avait avait prétendu être une victime des attentats de Paris et de Nice a été condamné à cinq ans de prison par la cour d'appel d'Aix-en-Provence pour le volet parisien de ses escroqueries.

Une fausse victime des attentats de Paris, Sasa Damjanovic, a été condamnée le 9 mai à cinq ans de prison pour escroquerie par la cour d'appel d'Aix-en-Provence. En première instance, début avril, il avait écopé de six ans de prison. Sa compagne, qui n'avait pas fait appel dans ce dossier, avait quant à elle été condamnée à trois ans de prison pour avoir elle aussi prétendu être victime des attentats de Paris.

Le couple était poursuivi pour avoir «trompé le FGTI [Fonds de garantie des victimes du terrorisme et d'autres infractions] pour le déterminer à lui remettre des fonds», a détaillé une source judiciaire à l'agence AFP. Les deux individus avaient eu recours à «des manœuvres frauduleuses, se déclarant mensongèrement victime de l’attentat du stade de France, en déposant plainte pour ces faits et en présentant à ce titre une demande d'indemnisation», selon la source. 

Une provision de 10 000 euros puis le versement d’une allocation spécifique de 20 000 euros avaient été versées par le FGTI aux deux escrocs. 

Domicilié à Cannes, le couple avait été condamné le 19 avril par le tribunal correctionnel de Grasse (Alpes-Maritimes) à respectivement quatre ans de prison pour elle et six ans pour lui pour avoir récidivé en se faisant passer pour des victimes de l'attentat de Nice. Les deux escrocs, parents de deux jeunes enfants, s'étaient aussi vu interdire de séjour dans les Alpes-Maritimes pendant cinq ans.

A Grasse, ils avaient également été reconnus coupables de tentative d’escroquerie au préjudice du FGTI, l'organisme public chargé d'enregistrer les demandes d'indemnisation des victimes d'attentat.

L'attention des services du FGTI avait été alertée lorsque ce couple de nationalité française était venu déposer un dossier pour l'attentat de Nice alors qu’ils avaient déjà été indemnisés, à hauteur de 30 000 euros chacun, pour ceux de Paris. Ils avaient été condamnés à verser 30 000 euros chacun en réparation au FGTI.

Face à cette coïncidence troublante, la justice, saisie par le FGTI, avait alors ouvert une enquête qui avait permis de confondre le couple, des relevés téléphoniques attestant de leur présence sur la Côte d’Azur le 13 novembre 2015, soir des attentats parisiens, et non près du stade de France comme ils le prétendaient.

Le soir de la Fête nationale, alors qu'ils étaient à Cannes, ils s'étaient précipités à Nice, 20 minutes après l'annonce de l'attentat, pour déposer un dossier à l'hôpital Pasteur, indiquant avoir été victimes de la bousculade due à l'attaque du camion-bélier.

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