«Vous connaissez mon histoire, vous savez que ce monde politique est le mien depuis toujours. A 27 ans, il est encore temps d’en sortir quelques temps», écrit Marion Maréchal-Le Pen dans une lettre à la rédaction de Vaucluse Matin–Le Dauphiné Libéré, dont une partie a été publiée le 9 mai, et dont l'intégralité paraîtra le lendemain.
La jeune élue, qui explique vouloir consacrer plus de temps à sa petite fille, poursuit : «J’aime le monde de l’entreprise, je n’ai jamais cessé de le défendre durant mon mandat et j’aspire aujourd’hui à y travailler […] Je pense que l’époque des politiciens déconnectés du réel avec des décennies de mandat électif derrière eux est révolue.»
«Si nous voulons rendre ses lettres de noblesse à la Politique, il faut prouver aux Français qu’il existe aussi des élus libres et désintéressés refusant de s’accrocher coûte que coûte à leur statut et à leurs indemnités», déclare-t-elle par ailleurs, avant de préciser : «Je ne renonce pas définitivement au combat politique […] J’ai l’amour de mon pays chevillé au cœur et je ne pourrai jamais rester indifférente aux souffrances de mes compatriotes.»
Marine Le Pen a déclaré «regretter profondément» le retrait de la vie politique de sa nièce.
«Comme dirigeante politique, je regrette profondément la décision de Marion mais hélas, comme maman, je la comprends», a tweeté la présidente du Front national le 10 mai au matin.
De son côté, Jean-Marie Le Pen a vivement déploré le retrait de Marion Maréchal-Le Pen dans un entretien accordé au journal Le Figaro. Surpris par le choix de sa petite-fille, le fondateur du Front national n'a pas mâché ses mots : «S'il n'y a pas une raison gravissime à cette décision, je considère que c'est une désertion.»
«Je pense que Marion [Maréchal-Le Pen] aurait du prendre cette décision avant ou attendre un peu car nous sommes en campagne électorale. Le pays attend le verdict des urnes. Qu'en pleine bataille législative, l'une des vedettes les plus aimées et admirées du mouvement défaille, cela peut avoir des conséquences terribles», a-t-il ajouté.
Plus tôt le 9 mai, le Figaro avait révélé que la nièce de Marine Le Pen s'apprêtait à annoncer qu'elle ne serait pas candidate aux élections législatives de juin et qu'elle abandonnerait la présidence du groupe Front national au conseil de la région PACA.
Le journal évoquait, parmi les raisons explicitées ci-dessus, certains désaccords idéologiques avec la présidente du parti et son vice-président Florian Philippot. Les tensions entre sa tante Marine Le Pen et son grand-père, président d’honneur du FN mais exclu du parti, pourraient également jouer un rôle dans son choix.
Le 5 avril, à quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle, LeCanard enchaîné écrivait déjà que la jeune élue avait fait part à ses collaborateurs de ses intentions de se mettre en retrait de la vie politique.