France

1 600 migrants évacués de campements porte de la Chapelle à Paris (IMAGES)

L'évacuation de campements de 1 600 migrants installés depuis plusieurs semaines porte de la Chapelle, dans le nord de Paris, s'est effectuée dans la matinée du 9 mai.

Dès 5h30, une foule d'hommes s'est massée sur le terre-plein dans un camp de migrants qui rassemblait de nombreux Soudanais porte de la Chapelle. «Le gouvernement va nous emmener dans des maisons. Je ne sais pas où mais c'est bien», explique Saïd, qui dit dormir dehors depuis un mois. «Certains, ça fait trois mois ou plus», ajoute-t-il.

Trois heures plus tard, les migrants attendent leur tour pour monter dans les bus. Des cafés leur sont distribués pour les faire patienter, sous haute protection policière. Certains portent une valise, d'autres n'ont qu'un sac de couchage. L'un agite un drapeau tricolore. Ils ne savent pas très bien où ils vont. «On part à la police?», s'inquiète un Iranien arrivé la veille à Paris.

Au total «1 609 personnes, dont 75 vulnérables» (femmes et mineurs isolés notamment), ont été prises en charge et orientées vers des structures d'hébergement, a déclaré la préfecture de Paris. 

L'opération, dite de «mise à l'abri», mobilise 350 fonctionnaires de police ainsi qu'une centaine de membres du personnel de la ville de Paris, d'Emmaüs Solidarités, de France Terre d'Asile ou encore de l'Office français d'immigration et d'intégration (Ofii), selon les préfectures.

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«Ils vont tous être pris en charge dans des centres en Ile-de-France avec un examen de leur situation administrative dans les jours qui viennent et ils vont ensuite aller en CAO» (Centres d'accueil et d'orientation), a expliqué à l'AFP la ministre du Logement Emmanuelle Cosse.

Plusieurs centaines d'Afghans et de Soudanais vivaient depuis des semaines dans ces campements, qui se sont constitués à quelques dizaines de mètres du centre de premier accueil pour migrants, devenu depuis la destruction du camp de Grande-Synthe le principal dispositif de transit en France.

Ces «campements illicites» présentent «des risques importants pour la sécurité et la santé de leurs occupants comme des riverains», ont plaidé les préfectures de police et d'Ile-de-France dans un communiqué commun. Outre les conditions sanitaires très dégradées, avec des tentes installées entre les multiples voies de l'autoroute A1 et du périphérique, la tension inquiétait aussi les pouvoirs publics du fait des rivalités entre Afghans et Soudanais, notamment pour entrer au centre de pré-accueil. Une rixe brutale avait éclaté en pleine nuit mi-avril, faisant plusieurs blessés légers.

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