Le 7 mai en fin d’après-midi, les journalistes de RT, RT France et de l’agence vidéo Ruptly, se sont présentés à l’entrée du quartier général d’Emmanuel Macron, au Carrousel du Louvre.
Ayant multiplié les demandes d’accréditation auprès de l’équipe d’En Marche! depuis le 5 mai, sans obtenir de réponse, les correspondants ont présenté leurs cartes de presse afin de couvrir la soirée électorale sur place, malgré tout.
Cela ne les a pas empêchés de se retrouver bloqués à l’entrée par le service de presse du candidat, qui n’a pas expliqué les raisons du refus au reporter de RT France.
Trois correspondants internationaux de RT, qui insistaient, ont été pris à part par une membre du staff d’Emmanuel Macron. Alors qu’ils lui présentaient leur carte de presse, celle-ci a demandé à connaître le nom de leur média.
Après avoir regardé la carte de visite de l’un des correspondants, elle leur a demandé de partir, déclarant : «Désolé, mais vous n’êtes pas sur notre liste.»
«Vous avez regardé le nom de ma chaîne et vous me refusez sur cette base», a protesté le reporter avant de quitter les lieux.
Sur place, de nombreux journalistes ont dû faire la queue avant d'entrer en raison de problèmes d'organisation.
Le soir du premier tour de l’élection présidentielle, les reporters de RT avaient déjà été refoulés à l’entrée du quartier général d’Emmanuel Macron. Après une demande qui avait été acceptée, l’accréditation n’avait jamais été envoyée. Le service presse avait refusé de laisser rentrer les journalistes.
Le 27 avril, le mouvement En Marche! avait déclaré à l’agence Reuters que RT France et Sputnik ne seraient pas autorisés à couvrir la soirée électorale d’Emmanuel Macron, accusant les deux médias d’être «des agences de propagande de l'Etat russe» et de véhiculer de «fausses informations».
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, avait qualifié le refus d’accréditation de «discrimination ciblée» envers les médias russes.
«Voici où la liberté d'expression s'arrête dans un pays qui est encore plus fier de ses libertés que de son camembert», avait pour sa part ironisé la rédactrice en chef de RT et de Sputnik, Margarita Simonian.