«On demande simplement que ces travailleurs détachés, avant qu'ils ne viennent en France, aient quelques heures de formation en français, qu'ils comprennent les mots essentiels pour pouvoir eux mêmes se protéger sur un chantier en France», a expliqué Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment, alors qu’il était interrogé sur la «clause Molière».
Une clause considérée comme illégale
Cette clause, par laquelle certaines collectivités territoriales veulent imposer l'usage du français dans les marchés publics dans le but de limiter le travail détaché a été considérée comme illégale par le gouvernement qui a rappelé sa position dans une récente instruction interministérielle adressée aux préfets.
«Ce qui est important, c'est d'être certains qu'il puissent travailler dans des conditions de règles d'hygiène et de sécurité normales [...] on estime que lorsqu'on ne comprend pas un mot de français, on se met soi même en insécurité et les autres en insécurité sur un chantier», a estimé Jacques Chanut.
Le Code du travail «n'impose pas l'obligation de parler ou de comprendre le français» aux ressortissants de l'UE, aux étrangers qui ne s'installent pas durablement en France, ni aux salariés détachés, a rappelé l'instruction ministérielle datée du 27 avril.
Selon le texte, imposer la maîtrise du français est «discriminatoire» et «porte atteinte au principe d'égal accès à la commande publique».
La «clause Molière», qui vise à imposer le français sur les chantiers, a été introduite dans plusieurs régions gérées par la droite, comme en Ile-de-France, ou en Auvergne-Rhône-Alpes, où l'opposition a attaqué cette disposition devant le tribunal administratif de Lyon.