«Il ne faut pas avoir peur du débat, même quand il est féroce», a expliqué Marine Le Pen sur BFMTV et RMC le 4 mai. La candidate du Front national (FN) est revenue sur le débat présidentiel houleux qui l'a opposée à Emmanuel Macron, la veille, concédant que «cela [avait] bousculé un peu les codes». «C'était important de réveiller les Français», a-t-elle toutefois ajouté.
Le débat «a été sévère, il était nécessaire qu'il soit sévère parce que l'enjeu est fondamental», a-t-elle martelé, rappelant être «en désaccord sur tout» avec Emmanuel Macron. La candidate du FN a jugé que pour la «première fois», le débat présidentiel avait mis face- à-face «deux personnes [ayant] une vision aussi opposée des choses et du projet à mettre en œuvre».
Qualifiant son adversaire de «chouchou du système», Marine Le Pen a ajouté qu'elle avait voulu «déchirer le rideau» pour montrer qu'Emmanuel Macron n'était pas «un homme neuf» mais qu'il «[sortait] du gouvernement de François Hollande».
De son côté, le leader d'En Marche! a estimé le 4 mai sur France Inter qu'il fallait «débattre avec le Front national», jugeant «indispensable d'aller sur le terrain de bataille, même si on se salit un peu».
«On n'arrive pas à tordre le cou à tous les mensonges, mais on en tue quelques-uns», a-t-il ajouté, avant de déplorer : «Quand vous vous faites insulter toute une soirée, vous n'en ressortez pas grandi [...] Les mots ont un pouvoir, parce que des gens n'iront pas vérifier, ils entendent des bardées d'injures, que vous êtes un agent de l'[Union des organisations islamiques de France], de la finance.»
A quelques jours du second tour de l'élection présidentielle, le débat entre les deux candidats à l'Elysée a été regardé par près de 16,5 millions de téléspectateurs et de nombreux commentateurs ont estimé qu'il avait été «d'une brutalité inédite».