France

Manifestations anti-Dupont-Aignan : des «protestataires» très encartés (VIDEO)

Présentés par les médias comme de simples citoyens venus crier leur colère contre leur maire après son ralliement au FN, les manifestants du 29 avril étaient principalement des opposants politiques et des militants PS et EM.

La ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen pour le second second tour de l'élection présidentielle a fait couler beaucoup d'encre. Plus encore dans la ville du candidat de Debout le France (DLF), Yerres, où les médias ont fait état d'une «manifestation spontanée» le 29 avril de la part des habitants pour dénoncer la stratégie de leur édile.

France 2, France Info ou encore BFMTV, ont ouvert leur reportage sur la colère de ceux qu'ils affirment être «des habitants» de la ville, et qui emploient des mots très forts à l'encontre de leur maire : «J'ai la nausée», «j'ai honte».

Pour France 2, il s'agit «d'une partie de la population», alors que BFMTV parle des «habitants», ou des «riverains». Le Parisien va jusqu'à préciser qu'il s'agit «de simples citoyens non encartés».

«On va mettre des lits de camp devant la mairie pour lui signifier notre colère et notre dégoût», lance notamment une personne au micro de plusieurs de ces médias. Aucun ne précisera que cette personne qui répond aux questions est Isabelle Herfeld, une ancienne élue PS de la commune voisine de Montgeron.

Et de fait, loin d'être de simple habitants, la plupart des personnes interrogées dans ces reportages sont encartées au Parti socialiste, voire dans le mouvement d'Emmanuel Macron, et donc des adversaires politiques déclarés de Nicolas Dupont-Aignan.

Au micro de BFMTV, une «riveraine» qui étale sa colère est Véronique Temel, militante socialiste et membre de la liste « Yerres avant tout !», dirigée par Alain Bétant, qui s'était opposée à Nicolas Dupont-Aignan lors des municipales de 2014. Ce même Alain Bétant, que l'on peut d'ailleurs voir sur les images de France 2.

Il y avait également sur place le sénateur PS de l'Essonne Michel Berson, qui s'est rallié à Emmanuel Macron en mars dernier, ou encore Elodie Jauneau, conseillère municipale PS à Yerres (à 0:38).

Derrière Isabelle Herfeld, on aperçoit Dinesh Khoosy, qui se décrit comme un «progressiste de droite», et dont le compte Twitter @Dinesh_EnMarche (qui est depuis passé en statut protégé), regorge d'images faisant la promotion de l'ancien banquier d'affaires.

Face à la polémique qui enfle sur les réseaux sociaux, Aude Bristot, conseillère municipale PS dela ville de Montgeron et présente à la manifestation reconnaît «la tromperie» des médias, mais n'en assume pas la parenté.

Après avoir annoncé qu'il ferait campagne aux côtés de la candidate frontiste pour «sauver la France», Nicolas Dupont-Aignan a été ciblé par des critiques de toutes parts. A l'intérieur de son propre camp, le vice-président de DLF Dominique Jamet a fait savoir qu'il quittait le parti, tout comme le responsable du projet DLF Eric Anceau.

Du côté des Républicains, le secrétaire général Bernard Accoyer a estimé que Nicolas Dupont-Aignan avait «montré son vrai visage, celui de la trahison». «Cette aventure personnelle et opportuniste le mène sur le chemin le plus sombre», a poursuivi celui-ci, accusant Nicolas Dupont-Aignan d'avoir perdu «son honneur».

Dans une allocution télévisée, la candidate FN et le président de Debout la France ont annoncé leur alliance pour le second tour et Marine Le Pen s'est engagée à le nommer Premier ministre si elle accédait à l'Elysée.

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