Rassemblés à l'appel de plusieurs syndicats, dont la CGT et FO, pour protester contre Marine Le Pen (FN) et Emmanuel Macron (En Marche!), les finalistes du second tour de la présidentielle, environ 30 000 personnes selon la police ont défilé dans les rues de Paris - 80 000 selon les organisateurs.
L'affiche du second tour présenterait selon les organisations à l'origine de cette manifestation deux projets «incompatibles avec ce pour quoi on se bat», selon la Confédération nationale du travail (CNT).
Des heurts violents ont éclaté en tête de cortège dès le début de la manifestation dans lesquels six policiers ont été blessés, dont «deux très grièvement», a déclaré le ministre de l'Intérieur, qui a dénoncé des «centaines de casseurs professionnels».
Il s'agit d'une policière «gravement touchée à la main par une grenade de désencerclement», et d'un policier «sérieusement brûlé au visage par un cocktail Molotov». Les deux fonctionnaires sont actuellement hospitalisés, a fait savoir Matthias Fekl.
«En attaquant les forces de l'ordre, en attaquant les policiers, les gendarmes, c'est à la République elle-même que l'on s'attaque et ces actes ne resteront pas impunis. [...] Tout sera mis en œuvre pour retrouver ces criminels, les traduire en justice et les faire condamner à des peines exemplaires», a promis le ministre de l'Intérieur, qui durant le défilé avait appelé «au calme et à la responsabilité de tous».
Des individus masqués et cagoulés ont jeté des projectiles et des cocktails Molotov sur les forces de l'ordre, qui ont répondu en faisant «usage de grenades lacrymogènes», a précisé la police.
Le cortège, emmené par une intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires, a dû s'arrêter à plusieurs reprises, pendant que des individus, positionnés à l'avant de la tête de la manifestation, faisaient face à des cordons de policiers avec des projectiles parfois trouvés sur place et des cocktails Molotov.
Présentes en nombre, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes, forçant dans un premier temps les manifestants à rebrousser chemin.
Des dégradations ont également émaillé la manifestation, avec des vitrines endommagées ou encore un abribus dont la vitre a été cassée.
Marine Le Pen a rapidement réagi sur son compte Twitter pour rendre hommage aux CRS blessés, mettant en cause le «laxisme dans [les] rues».