En meeting à Châtellerault le 28 avril, Emmanuel Macron n’a pas eu de mots assez durs pour commenter le refus de Jean-Luc Mélenchon de donner des consignes de votes à ses électeurs, alors que la quasi-totalité de la sphère politique appelle à faire barrage au Front national.
«Nous avons de nombreux désaccords que j'ai toujours assumés [...] Mais nous partageons une chose, c'est d'être attachés [à] pouvoir débattre de ces désaccords dans un cadre républicain […] C'est une différence avec le Front national et il l'a oublié ! C'est une faute grave, lourde !», a martelé le candidat, qui s'était rendu dans l'après-midi à Oradour-sur-Glane pour rendre hommage à 642 villageois tués en 1944 par des nazis.
«Sa deuxième faute, c'est de trahir les siens [...] La plupart d'entre eux se sont battus, ont payé, pour lutter contre les extrémismes», a poursuivi Emmanuel Macron sur le même ton.
Un peu plus tôt, à Montmorillon, l’adversaire de Marine Le Pen avait jugé que les électeurs ayant voté pour Jean-Luc Mélenchon lors du premier tour méritaient «mieux que ses cabotinages» et que le candidat était «toujours dans l’invective».
Avant que Jean-Luc Mélenchon n'annonce qu'il ne donnerait pas de consignes de vote pour le second tour, Marine Le Pen s'était adressé aux électeurs de ce dernier, les exhortant à «faire barrage» à Emmanuel Macron.
«Son projet est aux antipodes de celui que [les électeurs de La France insoumise] ont soutenu durant la campagne de premier tour. Il ne représente pas le changement, il est la continuité, voir l’aggravation du quinquennat de François Hollande», déclarait-elle dans une vidéo publiée sur Twitter.
Nicolas Dupont-Aignan rallie Marine Le Pen
Tandis qu'Emmanuel Macron donnait son meeting sur les terres industrielles de la Vienne, où prospère le Front national, sa rivale s'entretenait avec Nicolas Dupont-Aignan.
Et les discussions ont été fructueuses, puisque le président du parti Debout La France, arrivé 6e au premier tour de l'élection présidentielle, a annoncé lors du 20h de France 2 qu'il soutiendrait Marine Le Pen et ferait campagne avec elle, évoquant un «accord de gouvernement».
Il s'agit du premier candidat éliminé à apporter sans détours son soutien à Marine Le Pen, alors que François Fillon et Benoît Hamon ont appelé à voter pour le candidat du mouvement En Marche!
Selon un sondage Ifop-Fiducial publié le 26 avril, Emmanuel Macron est crédité de 60,5% des intentions de vote, contre 39,5% pour Marine Le Pen, au second tour de l’élection présidentielle.
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