«Discrimination ciblée» : Moscou dénonce la mise à l'écart de RT et Sputnik par En Marche!

«Discrimination ciblée» : Moscou dénonce la mise à l'écart de RT et Sputnik par En Marche! Source: Sputnik
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L'équipe d'Emmanuel Macron a confirmé avoir interdit à RT et Sputnik l'accès à son QG de campagne sous prétexte qu'ils seraient des «chaînes de propagande». Moscou dénonce une «discrimination ciblée» et une «atteinte à la liberté d'expression».

Le 27 avril, le mouvement En Marche! d'Emmanuel Macron a confirmé à l'agence Reuters qu'il ne permettrait pas à RT France et Sputnik de couvrir la soirée électorale du candidat.

Selon la direction du mouvement, les deux médias véhiculeraient de «fausses informations» et seraient «des agences de propagande de l'Etat russe».

Des journalistes de RT et Sputnik ont en effet déjà été refoulés du QG de campagne d'Emmanuel Macron, où ils souhaitaient se rendre le 23 avril pour couvrir les résultats du premier tour de la présidentielle.

Contacté par l'agence Reuters, un porte-parole d'Emmanuel Macron a déclaré que le mouvement En Marche! était «à la disposition» des autorités russes pour leur «expliquer pièces à l'appui» leur choix de ne pas accréditer Sputnik et RT France.

Selon lui, les deux médias «font partie d'un dispositif destiné à [les] atteindre». Et de préciser : «S'il faut clarifier les choses avec eux on le fera, mais en l'état nous ne considérons pas RT France ni Sptunik, cette entité bicéphale, comme un organe de presse ni comme un média, mais réellement comme une agence de propagande d'Etat.»

Le porte-parole d'En Marche! assure que l'interdiction de RT et Sputnik est due uniquement au fait que ces derniers véhiculeraient des «mensonges». Car pour lui, «que les gens prennent parti ce n'est pas un problème [...] parce que sinon on n'accréditerait pas [l'hebdomadaire conservateur] Valeurs actuelles».

Voilà comment la liberté d'expression s'arrête dans un pays qui est encore plus fier de ses libertés que de son camembert

Aussitôt, cette décision assumée devant Reuters – mais pas devant les principaux intéressés, malgré leurs nombreuses requêtes – a fait réagir les autorités russes. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a qualifié le refus du QG d'Emmanuel Macron d'accréditer les journalistes de Sputnik et de RT de «discrimination ciblée» des médias russes.

«Tenant compte du fait qu'on n'a pas fait obstacle à d'autres médias étrangers, nous considérons que cette interdiction est une discrimination ciblée et manifeste des médias russes de la part du candidat à la présidentielle de l'Etat qui historiquement, se considère comme le garant de la liberté de l'expression», a déclaré Maria Zakharova.

«Nous appelons les organisations internationales spécialisées et les organes compétents de la République française à accorder une attention particulière à la violation des droits des médias au cours de la présidentielle française et à prendre des mesures afin de prévenir de telles violations lors du deuxième tour de l'élection le 7 mai», a fait remarquer la porte-parole.

La rédactrice en chef de RT et Sputnik, Margarita Simonian, s'est également exprimé à propos de l'affaire, déplorant le deux poids deux mesures de la part du mouvement En Marche!.

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«Voici où la liberté d'expression s'arrête dans un pays qui est encore plus fier de ses libertés que de son camembert», a lancé la rédactrice en chef de RT et Sputnik.

Si l'agence Reuters a eu le privilège d'une explication, cela n'a pas été le cas de la rédaction de RT France, qui a pourtant tenté d'interroger à plusieurs reprises la direction d'En Marche! sur son refus de répondre aux questions de ses journalistes, sans jamais (pour l'instant en tout cas) obtenir de réponse.

Après un refus catégorique de laisser entrer une équipe de tournage de RT au QG de campagne d'Emmanuel Macron, au Parc des expositions de la porte de Versailles – où RT avait été le bienvenu en décembre dernier pour le meeting du candidat – lors de la soirée du premier tour, ce fut au tour de la porte-parole du candidat d'En Marche!, l'ex-journaliste Laurence Haïm, d'expédier un de nos reporters en quête d'explications.

En février dernier déjà, le secrétaire général d'En Marche! Richard Ferrand avait demandé aux «plus hautes autorités de l'Etat» de «garantir qu'il n'y aura[it] pas d'ingérence d'une puissance étrangère dans notre vie démocratique», ciblant ainsi directement les deux médias russes.

Ces accusations avaient été à l'époque rejetées «catégoriquement» par RT et Sputnik qui avaient évoqué des accusations «sans fondement et sans preuves».

Par ailleurs, RT et Sputnik, souvent considérés par la presse occidentale comme étant des «médias jumeaux» sont en réalité distincts. Le premier est une chaîne de télévision internationale lancée en 2005 par l'agence de presse RIA Novosti avec le soutien financier de l'Etat russe, tandis que le second est un service d'information multimédia lancé officiellement par la Russie le 10 novembre 2014, au sein de l'agence Rossiya Segodnya.

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Le mouvement En Marche! n'est pas le seul à avoir décidé de trier sur le volet les médias et journalistes avec qui il acceptait de collaborer. L'équipe de campagne de sa rivale dans la course à l'Elysée Marine Le Pen a récemment annoncé que l'accès à son QG serait fermé à plusieurs titres de presse et médias. En cause, leur manque d'impartialité à son égard.

Immédiatement, le 28 avril, les sociétés de journalistes de 29 médias, dont Le Monde, ont protesté contre cette décision du Front national qui constitue pour eux une «entrave grave à la liberté de la presse», leur rendant impossible de remplir leur devoir d'informer les Français. 

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