France

Militant «antiraciste», un président d'université appelle ses étudiants à voter contre Marine Le Pen

Prenant clairement fait et cause dans l'élection, le monde universitaire se mobilise pour faire barrage au Front national. Dès le lendemain du premier tour, la conférence des présidents d'université avait déjà appelé à voter contre l'«extrémisme».

Les candidats éliminés au premier tour – hors Jean-Luc Mélenchon – ne sont pas les seuls à donner des consigne de vote. Dans un email envoyé ce 28 avril aux 26 000 étudiants et 3 000 personnels de l'Université de Poitiers, son président Yves Jean appelle à faire barrage contre le FN au second tour de la présidentielle.

Le champ «objet» du mail est sans ambiguïté : «Appel à voter contre Madame Le Pen». Dans ce message, Yves Jean rappelle la tradition d'accueil d'étudiants étrangers de son établissement, près de 25% des étudiants, et les nombreux échanges internationaux qui existent aujourd'hui.

«Au regard de cela, il est évident qu'il faut faire barrage à la candidature de Marine Le Pen dont le projet est totalement à l'opposé non seulement de cette ouverture à la diffusion des connaissances au plus grand nombre [...] mais également des valeurs et traditions universitaires au sein desquelles la tolérance occupe une place essentielle», écrit-il dans cet email que France Bleu Poitou s'est procuré.

Contacté par la radio publique, Yves Jean a expliqué : «C'est ma mission en tant que président d'une université fondée en 1431 et qui s'est toujours impliquée dans l'accueil de l'autre. C'est mon devoir en tant que militant antiraciste, ce que je suis de longue date.»

Alain Verdin, responsable départemental du Front national de la Vienne, s'est offusqué de ce message et compte porter plainte après avoir alerté les instances nationales de son parti, selon France Bleu Poitou.

Dès le lendemain du premier tour, le bureau de la Conférence des présidents d'université (CPU) avait appelé à voter «contre l'extrémisme que porte la candidature de Marine Le Pen», estimant que le programme du Front national était «contraire» à ses «valeurs».

La CPU déclare par ailleurs «inacceptables» à ses yeux «la sortie de l'Union européenne, la fermeture des frontières, la police des idées, la limitation du nombre d'étudiants, d'enseignants et chercheurs étrangers autorisés à venir en France».

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