Lors d’une conférence de presse conjointe du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et de la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, le 24 avril, Maria Finochina journaliste de RT, a demandé à la représentante de l’UE de s'expliquer sur un récent tweet concernant l’élection présidentielle française.
«Voir les drapeaux de la France et de l’UE, saluer les résultats d’Emmanuel Macron, c’est l’espoir et le futur d'une génération», avait tweeté le 23 avril Federica Mogherini, à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle française.
La correspondante de RT a fait remarquer à Federica Mogherini que de nombreux électeurs français voyaient en Marine Le Pen «leur espoir et leur futur», au même titre qu'Emmanuel Macron. «Si la Russie qualifiait un candidat d’"espoir pour une génération", serait-t-elle accusée de s’ingérer dans l’élection française ?», a ajouté Maria Finochina.
Semblant quelque peu embarrassée, Federica Mogherini a dans un premier temps botté en touche, proposant en souriant à Sergueï Lavrov de répondre à la question qui lui était adressée : «Sergueï, vous ne voulez pas répondre à cette question ?» Elle a par la suite assuré qu’elle n’entendait pas définir Emmanuel Macron comme «un espoir pour une génération», mais voulait seulement exprimer ce que ressentait «une grande partie» de sa génération derrière le symbole du résultat du 1er tour...
«Voir ensemble les drapeaux européen et français est l’affirmation de l’identité d’un peuple. L’identité d’une personne peut donc à la fois être française et européenne. C’est ce que ressent une grande partie de ma génération, qui est aussi la génération d’Emmanuel. On peut se sentir fier d’être italien, dans mon cas, et fier d’être européen, se sentir fier d’être français et fier d’être européen, comme Emmanuel», a-t-elle déclaré.
Federica Mogherini n’est pas le seul responsable de l’UE à avoir dû justifier son enthousiasme devant du candidat d'En marche!. Le porte-parole du président de la Commission européenne, Margaritis Schinas, avait été bombardé de questions par la presse, selon le site Politico, après que le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a appelé Emmanuel Macron pour le féliciter. «Le choix était entre défendre ce que l’Europe représentait et une autre option visant à détruire l’Europe. Donc, c’est un choix simple», a avancé Margaritis Schinas.
En outre, le porte-parole de la chancelière allemande, Steffen Seibert, n’avait pas hésité à apporter son soutien à Emmanuel Macron, au soir du premier tour. «C'est une bonne chose qu'Emmanuel Macron, avec son discours pour une UE forte et davantage d'économie de marché, ait connu un tel succès. Je lui souhaite le meilleur pour les deux semaines à venir», avait-t-il tweeté.