Entre peur d'affaiblir davantage le parti Les Républicains (LR) avant les législatives et opposition idéologique, plusieurs parlementaires de la droite ont fait savoir qu'ils se refusaient à suivre la consigne de François Fillon, qui a dit qu'il voterait Emmanuel Macron contre Marine Le Pen le 7 mai prochain.
Nicolas Dhuicq, député LR de l'Aube, a déclaré qu'il «ne voterait pas pour EM [Emmanuel Macron] qui porte un projet destructeur pour la Nation». «Je ne partage pas la vision économique de MLP [Marine Le Pen], électeurs libres», a-t-il ajouté.
«J'ai passé tant d'heures à combattre Emmanuel Macron à l'Assemblée nationale. C'est impossible pour moi de voter aujourd'hui pour lui», a déclaré le député Jean-Frédéric Poisson, député des Yvelines pour le Parti chrétien-démocrate et candidat à la primaire de la droite.
Henri Guaino, député LR des Yvelines, a confié à l'hebdomadaire Mariannequ'il refusait de choisir entre les deux candidats.
« Je ne veux pas voter pour Madame Le Pen et je ne veux en aucun cas voter pour Monsieur Macron, car voter Macron, c'est voter pour le système que je désapprouve», a-t-il affirmé.
Lionel Lucas, député LR des Alpes-Maritimes, a déclaré à Nice-Matin qu'il placerait un bulletin blanc dans l'urne. «Je ne ferai pas de choix entre l'aventure et l'imposture, je voterai blanc», a-t-il précisé.
Sur Twitter, le député a qualifié le fait de voter pour Emmanuel Macron de «suicidaire».
Pour Eric Ciotti, député LR des Alpes Marine, Emmanuel Macron est «l’héritier légitime de ce quinquennat désastreux [qui] ne fera rien d’autre que prolonger l’œuvre catastrophique du président qu’il a servi : faillite de l’autorité, faillite économique et faillite morale». Dans son communiqué, le député assure refuser «d’entrer dans des combinaisons partisanes qui vont à l’encontre de l’esprit de la Ve République.»
Député LR du Rhône, George Fenech a déclaré sur le plateau de BFMTV qu'il ne respecterait pas la consigne de François Fillon et ajouté qu'il ne donnerait «aucun mot d’ordre» aux électeurs.
Lors de sa visite sur le marché de Rungis, le 25 avril, Marine Le Pen a accusé François Fillon d'avoir «trahi» les électeurs LR en appelant, quelques minutes après les résultats, à voter pour Emmanuel Macron afin de faire barrage au Front national.
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