France

Paris : des tatouages éphémères d'insultes racistes pour dénoncer la «lepénisation» des esprits

«Racaille» sur le front, «enculé de noir» sur la joue droite, un mannequin noir, le corps recouvert d'insultes racistes, a déambulé le 24 avril au matin place de la République pour sensibiliser au racisme et dénoncer la «lepénisation des esprits».

Pendant qu'un agent de nettoyage s'escrimait à effacer les tags anti-Macron et anti-Le Pen sur la statue dédiée à la République, sur la place du même nom, un homme noir portant de nombreux tatouages prenait la pose devant le monument, torse nu, avant de distribuer des tracts aux passants : «Le racisme laisse une trace indélébile.»

Sur son buste, le mannequin arborait des tatouages éphémères : «esclave» sur les pectoraux, «sale arabe» dans le cou ou encore «fainéant» ou «gros nez» sur les bras, ainsi que des dessins représentant une corde de pendu, un bonnet du Ku Klux Klan, des chaînes...

«Nous voulons rappeler aux gens trois choses : l'injure raciste est un délit, elle ouvre la porte à d'autres délits comme l'agression physique et l'insulte laisse des traces durables sur le corps, comme les cicatrices», a déclaré Louis-Georges Tin, président du Conseil représentatif des associations noires de France (Cran).

«Depuis plusieurs mois, voire plus, nous savons bien que le score du FN [Front national] est important. Le problème ce n'est pas Le Pen, c'est la "lepénisation" des esprits», a-t-il ajouté, expliquant qu'il s'agissait d'une «libération de la parole raciste».

Les journalistes Audrey Pulvar et Harry Roselmack, ainsi que Souleymane Sylla, la victime des supporters de Chelsea insultée dans le métro parisien, ont également participé à cette campagne, baptisée «The Human Billboard» dans plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.