Une soixantaine d'éboueurs, en grève totale de la collecte des déchets depuis une semaine, ont formé un tas de poubelles devant l'hôtel de ville de Nantes en milieu de matinée du 20 avril, après avoir bloqué partiellement pendant environ une heure et demie la circulation sur l'un des ponts de la ville.
Les syndicats CGT et Force ouvrière (FO), en conflit depuis le 13 mars avec la municipalité, exigent d'être reçus par la maire (PS) de Nantes et présidente de Nantes Métropole, Johanna Rolland.
«On restera là tant qu'on n'est pas reçus», a prévenu Rachid Mimouni, délégué FO.
«On veut que Johanna Rolland prenne ses responsabilités, qu'elle ouvre de réelles négociations», a expliqué Walter Bourcier, délégué CGT.
Le 18 avril, Nantes Métropole avait conditionné la tenue d'une table ronde au nettoyage de la ville d'ici le soir du 21 avril, un «chantage» pour les organisations syndicales.
«C'est techniquement impossible. Les éboueurs collectent 300 000 tonnes de déchets par jour, avec le non ramassage ça culmine à 500 000 tonnes. [...] Nous ne sommes pas fermés à une table ronde mais on exige la levée des sanctions disciplinaires à l'encontre de cinq agents et le report du comité technique prévu le 5 mai», a déclaré Rachid Mimouni.
Ce comité doit valider la réorganisation du temps de travail des éboueurs de Nantes. Cette future organisation, qui doit entrer en vigueur le 1er octobre, acte notamment la fin du principe du «fini-parti», qui permettait aux agents de quitter leur travail quand ils ont terminé leur ramassage. Elle va entraîner la suppression de 24 postes sur quelque 210 d'agents titulaires et une augmentation du tonnage par agent, ainsi qu'une modification des horaires de travail, selon les organisations syndicales.
Des éboueurs continuaient de bloquer le 20 avril au milieu de la matinée les accès aux trois sites de collecte de la ville et aux deux usines d'incinération. Ils appellent par ailleurs à un rassemblement le matin du 21 avril devant le tribunal administratif de Nantes, en soutien aux organisations syndicales assignées par Nantes Métropole pour obtenir le déblocage des sites de collecte.