«Ne croyez pas ce qu'ils vous disent : "il veut sortir de l'Europe, de l'euro" [...], allons, un peu de sérieux», a déclaré Jean-Luc Mélenchon, le 18 avril, lors d'un meeting à Dijon retransmis par hologramme dans six autres villes françaises. Le candidat de La France insoumise a évoqué les «enjeux immenses de savoir si nous allons nous opposer les uns aux autres en Europe ou si nous allons faire baisser les tensions qui existent entre les peuples».
Attaqué par ses concurrents sur sa volonté d'appliquer immédiatement son plan B, qui consiste à sortir des traités européens avec les pays qui souhaitent accompagner la France, Jean-Luc Mélenchon s'est dit convaincu de parvenir à négocier une modification des traités.
«Je suis sûr d'y arriver parce que jusqu’à présent personne [en France] n'a jamais dit non», a-t-il argumenté devant plus de 35 000 personnes réparties sur sept sites aux dires de son équipe. Selon le candidat de La France insoumise, les autres pays européens «ne sont pas nos ennemis mais ne sont pas aussi nos maîtres, ils sont nos partenaires et, dans un partenariat, on discute des problèmes pour les régler».
Pour mémoire, deux options pour «sortir des traités européens» ont été évoqués par Jean-Luc Mélenchon dans son programme intitulé «L'avenir en commun». Soit une sortie «concertée», avec «l’abandon des règles existantes pour tous les pays qui le souhaitent», soit une sortie «unilatérale», c’est-à-dire décidée seulement par la France.
Marine Le Pen compare Jean-Luc Mélenchon au Premier ministre grec, Alexis Tsipras
Les propos du candidat de la France insoumise, qui a assuré qu'il ne souhaitait sortir ni de l'UE ni de l'euro, ont vivement fait réagir Marine Le Pen le 19 avril. Elle n'a pas hésité à comparer Jean-Luc Mélenchon au Premier ministre grec, Alexis Tsipras.
«Mélenchon, c'est Tsipras, là, depuis hier, c'est Tsipras avant d'avoir lutté», a déclaré Marine Le Pen au micro de RMC-BFMTV. «[Jean-Luc Mélenchon] a indiqué que quoiqu'il en soit, il irait négocier avec l'UE mais que de toute façon il conserverait tout, l'euro, l'UE, etc.», a-t-elle ajouté.
La candidate du Front national a expliqué : «Le problème, c'est que quand vous allez négocier et que vous [ne] faites pas le bras de fer, vous négociez à plat ventre». Et la candidate à la présidentielle du Front national (FN) de s'interroger : «D'après vous, qui gagne dans ce cas là ?»
Contrairement à Jean-Luc Mélenchon, la présidente du FN ne propose pas de «Plan A» ni de «Plan B», mais veut organiser un référendum sur l'appartenance de la France à l'Union européenne au bout de six mois de négociations avec Bruxelles.
Alexis Tsipras, candidat de la gauche radicale élu en 2015 sur la promesse de s'affranchir des politiques d'austérité et de la tutelle des créanciers internationaux du pays, avait dû donner son accord à une nouvelle liste de réformes et de mesures économiques, incluant de nouvelles coupes budgétaires, ainsi que des privatisations en échange d'un troisième plan de sauvetage financier.
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