France

Expulsé de France, l'islamologue Hani Ramadan annonce qu'il fera «opposition à cette décision»

Expulsé de France vers la Suisse le 8 avril, le controversé islamologue suisse Hani Ramadan a annoncé qu'il allait «faire opposition à cette décision» du ministère de l'Intérieur, la considérant «injustifiée».

«L'arrêté que présente le ministre de l'Intérieur comprend des erreurs et une approche réductrice de mes vraies opinions», s'est défendu dans un communiqué Hani Ramadan, frère du non moins polémique Tariq Ramadan et petit-fils du fondateur des Frères musulmans égyptiens, après avoir été expulsé de France le 8 avril. Selon le ministère français de l'Intérieur, certains de ses propos constituant une menace pour l'ordre public sont à l'origine de cette décision.

Hani Ramadan a de son côté réfuté toutes les accusations, et nié avoir prononcé des «paroles discriminatoires à l'égard des femmes», manifesté une «hostilité à Israël» ou encore «légitimé le djihad comme moyen de résistance».

Le 8 avril, Hani Ramadan a été interpellé à Colmar à l'occasion d'une conférence à laquelle il participait. «Il a été raccompagné sous escorte de police à la frontière franco-suisse», a-t-il été dévoilé dans un communiqué de la place Beauvau.

Evoquant une «lutte sans relâche contre l'extrémisme et la radicalisation», le ministère de l'Intérieur a affirmé que l'homme était connu pour avoir dans le passé adopté un comportement représentant une menace grave pour l'ordre public en France.

Ces derniers mois, plusieurs conférences d'Hani Ramadan avaient été annulées en France, comme à Roubaix fin janvier ou à Nîmes en septembre 2016. En février 2017, la direction d'un établissement scolaire musulman de la région lyonnaise, le groupe scolaire Al-Kindi de Décines, avait à son tour annulé une conférence de l'intellectuel suisse.

En septembre 2002, Hani Ramadan avait fait scandale en défendant dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde l'application de la charia et la lapidation des femmes adultères. Il avait ensuite été licencié de son poste d'enseignant de français à Genève pour propos «contraires aux valeurs démocratiques et aux objectifs de l'école publique».

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