France

Les salafistes usent «de véritables stratégies locales» pour s'emparer des quartiers sensibles

La Direction centrale de la sécurité publique s'alarme dans une note des «véritables méthodes et stratégies locales» utilisées par les salafistes pour répandre leur idéologie. Au-delà des mosquées, ils infiltreraient le tissu économique et social.

Le Figaro rapporte dans son édition du 7 avril une note de la Direction centrale de la sécurité publique (DSCP) qui fait état de «l'emprise religieuse dans les quartiers sensibles» de Paris et de l'Ile-de-France. Elle décrit comment les salafistes s'y seraient infiltrés, usant notamment «de véritables méthodes et stratégies locales».

Véhiculer l'idéologie salafiste ne serait désormais plus seulement l'apanage des mosquées, que les autorités peuvent surveiller plus facilement. Le mouvement se diffuserait en effet à travers le tissu économique et social des quartiers. En dehors de l'Ile-de-France, certaines villes sont confrontées à ce phénomène, comme l'explique Daniel Dugléry, maire Les Républicains (LR) de Montluçon, dans l’Allier.

Interrogé par le quotidien, il constate que «le communautarisme gagne du terrain en ville». Il explique que les commerces sont rachetés un à un et déplore «l'ambiance délétère qui s'installe», qui pousse les riverains à partir et à céder leurs biens, «rachetés à vil prix». «C'est un vrai système qui s'est mis en place», souligne l'édile.

Un constat partagé par François Pupponi, maire socialiste de Sarcelles, qui évoque des changements «insidieux qui font gagner du terrain au salafisme». «Les policiers sont dépassés, car ils ne vivent plus dans les quartiers et ne savent plus bien ce qui s'y passe», ajoute-t-il désabusé.

Le ministère de l'Intérieur tente toutefois de lutter contre l'expansion du salafisme en France. Depuis novembre 2015, 20 lieux de culte musulmans (mosquées et salles de prière), considérés comme «des lieux de référence influants de la mouvance salafiste» ont été fermés, dont 14 au titre de l’état d’urgence.

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