La plus vieille centrale nucléaire de France fermera-t-elle ? Au terme d'une journée marathon, le conseil d'administration d'EDF a finalement accepté le 6 avril le principe de la fermeture de la centrale de Fessenheim, selon des sources proches du dossier citées par Le Figaro.
«C'est enfin une bonne décision qui est prise dans la mesure où le caractère irréversible et inéluctable de la fermeture est explicitement acté dans la décision», a de son côté affirmé la ministre de l'Energie Ségolène Royal, selon l'AFP, assurant que cette décision «sera[it] actée juridiquement dans les prochains jours».
Toutefois, la demande d'abrogation de l'autorisation d'exploiter Fessenheim ne sera pas prise immédiatement. EDF devra adresser cette demande à l’Etat dans les six mois précédant la mise en service de la centrale nucléaire de Flamanville (Manche), prévue à l'horizon 2019, a détaillé une source proche du dossier à l'agence AFP.
Fessenheim ne sera pas fermé sous Hollande
En milieu d'après-midi le 6 avril, la CGT Mines-Energie avait avancé que la fermeture de la centrale nucléaire n'avait pas été approuvée, évoquant dans un communiqué une «victoire pour les salariés». Pour la fédération syndicale, «il aurait été catastrophique de fermer [le site industriel de Fesseheim], grand pourvoyeur d'emplois pour la région Alsace alors que le taux de chômage en France n'a jamais été aussi important».
«La non-fermeture de Fessenheim est acquise», s'était également félicité Laurent Langlard, porte-parole de la fédération CGT Mines-Energie. Si François Hollande avait promis en 2012 de fermer le site de Fessenheim, Laurent Langlard a souligné que le gouvernement ne pourrait pas signer de décret de fermeture de la centrale d'ici la fin de la législature.
Des centaines de salariés d'EDF, parmi lesquels 250 membres du personnel de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), s'étaient rassemblés le 6 avril devant le siège du groupe à Paris. Encadrés par un imposant dispositif policier, les salariés ont laissé éclater leur joie à l'annonce du rejet de la fermeture de la centrale nucléaire.
Les salariés, mobilisés le 6 avril avaient répondu à l'appel de la CGT Mines-Energie et de l'intersyndicale CGT, CFDT, FO et CFE-CGC de Fessenheim.
Si le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, avait déclaré sur Franceinfo qu'il fallait «que chacun prenne la mesure que des centrales allaient fermer», les manifestants continuaient de s'opposer à la fermeture de celle de Fessenheim, insistant sur la sauvegarde de quelque 5 000 emplois directs et indirects.
Les salariés entendaient faire pression sur les administrateurs d'EDF qui devaient décider et voter le 6 avril s'ils approuvaient ou non l'abrogation de l'autorisation d'exploitation de la centrale nucléaire de Fessenheim. Cette abrogation était considérée comme une étape importante vers la fermeture du site.
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