France

François Fillon : «Faire de la Russie un ennemi héréditaire est une erreur stratégique»

Relations avec la Russie, dossier syrien, service militaire, couple franco-allemand... Le champion de la droite s'est épanché, lors d'un meeting, sur ses projets en matière de politique extérieure et de défense nationale.

Ce 31 mars, depuis le quartier général de sa campagne, François Fillon a détaillé son projet sur les questions internationales et de défense.

L'ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy a notamment exprimé sa volonté d'améliorer les relations franco-russes – «une question décisive», selon lui. Bien qu'il considère la Russie comme un «pays dangereux», il regrette que l'Europe actuelle se trouve dans une nouvelle situation de guerre froide. «Faire de la Russie un ennemi héréditaire est une erreur stratégique», a insisté le vainqueur de la primaire des Républicains, qui a également défendu l'idée d'un rapprochement entre Paris et Moscou, au nom de la lutte contre le «totalitarisme islamique».

Ce souci de défaire l'islamisme – et en particulier l'organisation djihadiste Daesh – pousse le candidat de la droite à prôner un rétablissement des relations avec le gouvernement syrien. «La priorité de la lutte contre l’Etat islamique (EI) doit nous conduire à parler avec tout le monde», a-t-il avancé. Des propos rappelant ses prises de position au cours de la campagne pour la primaire de la droite.

En ce qui concerne l'Europe, le député de Paris a prôné «une coopération plus étroite avec l’Allemagne», à travers notamment «une mutualisation du financement des opérations extérieures». François Fillon entend en effet faire du couple franco-allemand le moteur d'une «alliance européenne de défense».

Consolider les forces armées plutôt que rétablir le service militaire

Pour atteindre ses ambitions en matière de politique étrangère, le prétendant à l'Elysée à l'intention d'accroître progressivement le budget consacré à la défense, jusqu'à atteindre 2% du PIB d'ici 2023 (contre environ 1,8% actuellement). Ce coup de pouce budgétaire doit permettre, notamment, de «moderniser» la force de dissuasion nucléaire française et d'enrichir l'arsenal militaire hexagonal d'hélicoptères légers, de frégates de taille intermédiaire ou encore de drones.

Enfin, François Fillon a réitéré ses critiques à l'encontre du projet de création d'un service national d'un mois, porté par son concurrent Emmanuel Macron. Cette mesure, selon lui, serait coûteuse et mobiliserait inutilement les militaires.

Lire aussi : Fillon : «Jamais les juges ne pourront démontrer que l'emploi de mon épouse était fictif»