Entre la loi renseignement, le scandale des écoutes de la NSA et la grève des taxis, les maires des petites communes françaises tentent, mercredi 24 juin, de faire entendre leurs inquiétudes à quelques jours de l'examen en seconde lecture du projet de loi NOTRe (Nouvelle organisation du territoire de la République).
Ils sont au moins un millier sur la place Edouard Herriot, juste derrière l'Assemblée nationale. «Autant de maires ruraux à Paris, c'est du jamais vu depuis plusieurs années» affirme-t-on à l'AMRF, qui réunit les édiles des communes de moins de 3500 habitants.
L'association dénonce ainsi «une concentration des pouvoirs et des moyens bien loin de là où vivent nos concitoyens». «Evidemment la commune existera toujours, mais la réforme territoriale vide de sa substance les prérogatives du maire. Si le texte est voté, le conseil municipal n'aura plus aucune prise sur les décisions communale» s'alarme l'AMRF.
Les portes fermées des petites mairies...et du Palais Bourbon
En parallèle à cette manifestation devant l'Assemblée nationale, l'AMRF a lancé depuis hier (mardi 23 juin) une action coup de poing intitulée « Mairie fermée pour 2 jours, fermée pour toujours ? ». Avec ces portes closes, il s'agit là d'interpeller non plus les députés qui votent les lois, mais les habitants des petites villes qui seront concernés au premier chef par cette réforme. «Les gens doivent prendre conscience de tous les services que rend en maire au quotidien. Où nos concitoyens devront-ils se diriger pour régler un conflit de voisinage, déposer un permis de construire ou simplement recueillir des informations sur les structures présentes localement ? » s'agacent ces élus des petites communes françaises...qui pour l'instant peinent à être reçus au Palais Bourbon.