Le 29 mars, au lendemain d'une deuxième nuit de manifestation des représentants de la communauté chinoise de Paris pour dénoncer la mort de Shaoyo Liu – tué par la police dans des circonstances troubles – la tension n'est pas retombée.
Alors qu'il était en train de s'exprimer sur l'affaire devant les médias, Eddy Sid, représentant du syndicat policier Alliance, a été pris à partie par des manifestants.
«Il n'y a pas de violence illégitime. Nous sommes dans un cas de légitime défense avéré», avançait Eddy Sid, affirmant que Shaoyo Liu avait tenté de porter à trois reprises des coups au policiers à l'aide d'une grande paire de ciseaux.
«Qu'il ferme sa gueule le représentant des keufs !»
Mais lorsqu'il a déclaré que l'enquête était en train de suivre son cours, une jeune femme l'a invectivé et l'a empêché de poursuivre : «La violence vient au moment où les forces de l'ordre tuent une personne !», s'est-elle écriée. Derrière elle, un homme a pris le relais : «On en a rien à foutre de ce qu'ils ont à nous raconter, c'est toujours de la faute du peuple ! Qu'il ferme sa gueule le représentant des keufs [sic] !»
Visiblement excédé, l'officier de police n'a pas cherché à reprendre son intervention, répondant simplement à la jeune femme qu'il était inutile de crier, avant de s'éclipser. «Rentre chez toi le keuf avec tes boniments !», lui a alors lancé le jeune homme.
Une fois le calme revenu, la jeune femme a fait part de ses états d'âme. Elle s'est élevée contre la loi sur la légitime défense, «un permis de tuer» accordé aux forces de l'ordre, et a regretté qu'un syndicaliste de la police puisse juger convenable l'utilisation du terme «Bamboula».
«Nicolas Sarkozy disait qu'il faut purger la cité et bien là il faut purger la police [sic]», a t-elle conclu.
Le neveu de la victime a également pris la parole, demandant des explications aux forces de l'ordre pour «les violences policières dont la communauté asiatique est victime».
Une manifestante sur place, s'exprimant en chinois, a déploré que les policiers aient «apparemment tout de suite tiré sur la victime», alors qu'une autre a émis le souhait que les policiers concernés s'expliquent publiquement.
«On aimerait savoir la vérité, tout simplement», a résumé un dernier manifestant.
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