France

Le terroriste Carlos condamné à la perpétuité, 43 ans après l'attentat du Drugstore Publicis

Le Vénézuélien, jugé pour la troisième fois par la cour d'assises de Paris, a été condamné à la prison à vie pour avoir jeté une grenade dans le centre commercial parisien en 1974. Deux personnes avaient été tuées et 34 autres blessées.

Figure du terrorisme des années 1970-1980, Ilich Ramirez Sanchez, dit Carlos, a été condamné ce 28 mars à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'attentat contre le Drugstore Publicis, qui avait fait deux morts et 34 blessés à Paris, en 1974.

Après quatre heures de délibéré, la cour d'assises spéciale de Paris a suivi les réquisitions de l'avocat général qui avait la veille réclamé la peine la plus sévère du droit français contre le Vénézuélien de 67 ans, estimant que «tous les éléments accumulés durant l'enquête» convergeaient «vers lui». 

En revanche, pour la défense de Carlos, qui avait plaidé l'acquittement, rien dans le dossier ne permettait de conclure avec certitude à la culpabilité de l'accusé.

Le 15 septembre 1974 à Paris, à 17h10, l'explosion d'une grenade lancée par un homme depuis le restaurant en mezzanine du Drugstore vers la galerie marchande en contrebas avait fait deux morts et 34 blessés.

Incarcéré en France depuis 1994, Carlos a déjà été condamné à deux reprises à la perpétuité pour le meurtre de trois hommes, dont deux policiers en 1975 à Paris, et pour quatre attentats à l'explosif qui avaient fait 11 morts et près de 150 blessés en 1982 et 1983, dans la capitale, à Marseille et dans deux trains.

Avant que la cour ne se retire pour délibérer, Carlos avait appelé les juges «à prendre la seule décision correcte». Dans une intervention d'une demi-heure, loin des quatre à cinq heures de discours fleuve prononcées lors de ses derniers procès, Carlos avait dénoncé «l'absurdité d'un procès jugé 43 ans après les faits». 

Il avait également dénoncé «un sabotage» de l'enquête par ceux qu'il dénonce comme des tenants de «l'anti-France» et s'était dit prêt pour un deuxième procès en appel s'il était condamné. Le Vénézuélien et ses avocats disposent maintenant de dix jours pour faire appel du verdict.

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