Lors d'un point de presse du 28 mars cité par l'agence AFP, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, a annoncé que Pékin avait officiellement protesté auprès des autorités françaises, à la suite de la mort d'un de ses ressortissants lors d'une intervention de la police dans la capitale française, le 26 mars. La Chine a également «exigé» que Paris fasse «toute la lumière sur cette affaire».
De son côté, le ministère français des Affaires étrangères a assuré que la sécurité des Chinois en France était «une priorité».
Par ailleurs, le soir du 27 mars, «trente-cinq personnes ont été arrêtées» lors du rassemblement d'environ 150 personnes «membres de la communauté asiatique» devant le commissariat du 19e arrondissement, selon la préfecture de police de Paris.
Vingt-six personnes ont été arrêtées pour participation à un groupement en vue de commettre des violences, trois pour violences sur agent de la force publique et dégradation d'un véhicule de police et six pour jets de projectiles.
Trois policiers de la compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI 75) ont été légèrement blessés. Un véhicule de police et trois automobiles appartenant à des particuliers ont été endommagés par un engin incendiaire.
«Les autorités de police sur place ont confirmé leur volonté de recevoir une délégation de membres de la communauté asiatique afin d'apporter une réponse à leurs interrogations sur l'intervention policière du [26 mars]», a informé la préfecture de police. La rencontre n'a pas eu lieu, faute d'interlocuteur.
La famille de la victime conteste la version de la police
Le soir du 26 mars, lors d'une intervention pour un «différend familial» dans une habitation du quartier Curial, dans le 19e arrondissement, «dès l'ouverture de la porte», un homme s'est précipité pour agresser l'un des fonctionnaires, le blessant à l'arme blanche, avait relaté à l'AFP une source policière. Un policier a alors ouvert le feu pour protéger son collègue, blessant mortellement l'agresseur, avait-elle ajouté.
La famille de la victime «conteste totalement la version des faits, il n'a blessé personne», a déclaré le 27 mars à l'AFP l'avocat des proches, Calvin Job. «Un voisin a appelé la police en disant qu'il y avait des cris», mais selon eux il n'y a eu «aucun différend familial», a-t-il ajouté.
Selon lui, l'homme, qui se trouvait avec ses quatre enfants, âgés de 15 à 21 ans, était «en train de couper des poissons avec des ciseaux».
«Les policiers ont ouvert de force la porte de l'appartement, ce qui l'a propulsé vers l'arrière». Le père de famille n'a «porté aucun coup» et «ne s'est pas précipité» sur les policiers qui auraient «tiré sans sommation», selon l'avocat.
La famille devait être entendue dans l'après-midi du 28 mars par l'inspection générale de la police nationale (IGPN) selon l'avocat. Le 2e district de police judiciaire et l'IGPN ont été saisis des enquêtes.