«Les contrôles mis en œuvre par la Haute autorité [...] n'ont révélé aucun élément de nature à remettre en cause le caractère exhaustif, exact et sincère de la déclaration [d'Emmanuel Macron]», a écrit le président de cette instance indépendante, Jean-Louis Nadal.
«La Haute Autorité étant soumise au secret professionnel [...] il ne m'est pas possible de vous donner de plus amples renseignements quant au détail des informations recueillies dans le cadre de ces vérifications et contrôles», a ajouté Jean-Louis Nadal dans ce courrier en date du 23 mars.
L'association s'était interrogée mi-mars sur un «manque de cohérence entre les revenus et le patrimoine déclarés» par le leader d'En Marche!.
Dans sa déclaration d'intérêts signée le 24 octobre 2014, Emmanuel Macron déclarait avoir perçu, comme banquier à la banque Rothschild puis comme secrétaire général adjoint à la présidence de la République, «3,3 millions d'euros de revenus avant impôts», de 2009 jusqu'à son entrée au gouvernement comme ministre de l'Economie en août 2014, avait relevé Anticor.
Il avait touché notamment, pour ses activités dans la banque d'affaires, «2,8 millions d'euros» entre 2009 et sa nomination en mai 2012 au secrétariat général de la présidence sous François Hollande.
Or dans sa déclaration de patrimoine, signée le même jour et contrôlée par la HATVP, Emmanuel Macron avait fait état d'un patrimoine de «1,2 million d'euros et d'un endettement de 1 million d'euros», «soit un patrimoine net de seulement 200 000 euros», de quoi susciter des «interrogations» selon Anticor.
Depuis, le prétendant à l'Elysée a rempli une nouvelle déclaration de patrimoine, rendue publique le 22 mars comme pour tous les candidats. Il a déclaré un patrimoine principalement constitué de comptes bancaires et d'instruments financiers, sans bien immobilier. Il lui reste 246 000 euros environ à rembourser d'un prêt pour des travaux immobiliers contracté en 2011. Il a perçu en janvier 274 000 euros environ, au titre d'avance de droits d'auteur pour son livre Révolution, et doit régler au Trésor public un peu moins de 54 000 euros pour avoir démissionné de la haute fonction publique.
Emmanuel Macron s'est justifié sur cette différence entre patrimoine déclaré et revenus perçus, pointant son «statut d'indépendant» lorsqu'il était banquier d’affaires, avec un haut niveau de cotisations et d'impôts à régler.