France

Marine Le Pen demande aux autorités de mettre un terme aux mises sur écoute

Alors que François Fillon a accusé la présidence de la République de l'avoir mis sur écoute, Marine Le Pen a affirmé que le pouvoir avait recours à ce genre de méthodes depuis longtemps, mais qu'il fallait y mettre un terme.

Alors qu'il lui était demandé sur Europe 1 le 27 mars si elle craignait d'avoir été placée sur écoute, la candidate du Front national, Marine Le Pen, a répondu qu'elle s'en «moquait». 

«Je ne suis pas naïve, je sais que, depuis de très nombreuses décennies, le pouvoir utilise ce genre de méthodes. Il faut qu'il cesse de le faire», a-t-elle ajouté, estimant : «Il y avait des écoutes au moment de Mitterrand et je pense que depuis ça n'a jamais véritablement cessé.» 

En outre, selon la présidente du Front national, il y a «des violations quotidiennes du secret de l'enquête et de l'instruction, sans que jamais le ministère ne réagisse».

«C'est grave. L'Etat de droit fonctionne si existe ce secret de l'instruction, et ceux qui commettent ces violations bénéficient d'une impunité totale», a encore accusé l'eurodéputée.

Le garde des Sceaux nie toute mise sur écoute extra-judiciaire

Le ministre de la Justice a estimé que ces commentaires relevaient «au mieux de la pure spéculation et au pire d'une volonté de manipulation de la réalité».

«Toute affirmation selon laquelle le candidat des Républicains ou celle du Front national ferait l'objet d'écoutes judiciaires relève au mieux de la pure spéculation et au pire d'une volonté de manipulation de la réalité», a déclaré le garde des Sceaux dans un communiqué.

«De tels comportements masquent mal le refus évident de rendre des comptes à la justice», a-t-il asséné.

Jean-Jacques Urvoas a souligné qu'en «matière judiciaire, les interceptions de communications sont des actes d'enquête dont la mise en œuvre relève de la seule décision des magistrats indépendants chargés de l'enquête». 

Depuis 2012 l'exécutif n'est intervenu «en aucune manière dans le cours des procédures judiciaires», a-t-il ajouté, rappelant qu'une loi du 25 juillet 2013 interdisait dorénavant au garde des Sceaux de donner des instructions dans des affaires particulières.

François Fillon persiste dans ses accusations

En déplacement le 25 mars dans les Pyrénées-Atlantiques, François Fillon a réaffirmé, devant quelques journalistes, que des «soupçons lourds» pesaient sur le président François Hollande quant aux fuites dans la presse sur ses affaires judiciaires.

«Quand j'apprends que le président de la République se fait remonter les résultats des écoutes judiciaires, ça veut dire qu'il peut potentiellement écouter un candidat à la présidentielle, qu'on est dans une situation où il est probable que je sois sur écoute», a-t-il encore accusé en aparté.

Le 20 mars, lors du premier débat à cinq candidats pour la présidentielle, Marine Le Pen avait déjà estimé que la justice était «rapide» concernant le candidat du parti Les Républicains. «C'est ce qu'on appelle la justice TGV», avait alors approuvé François Fillon.

Lire aussi : «Scandale d'Etat» : Fillon accuse Hollande d'avoir organisé les fuites sur ses affaires