France

La loi sur la fin de vie retoquée au Sénat

Les sénateurs, après avoir vidé de sa substance la proposition de la loi sur la fin de vie, l'ont rejetée. Cette décision intervient peu de temps après que la Cour européenne des droits de l'Homme se soit prononcée sur le cas de Vincent Lambert.

Le Sénat, majoritaire à droite, a rejeté en première lecture la proposition de loi sur la fin de vie. 196 sénateurs dont l'ensemble de la gauche, mais surtout des sénateurs de droite ou du centre ont voté contre l'adoption de ce texte alors que 87 ont voté pour. Selon le groupe socialiste au Sénat, «c'est un sévère camouflet pour la droite sénatoriale qui en avait fait un texte réactionnaire».

Le texte établissait la possibilité d'une «sédation profonde et continue» pour les malades en fin de vie. Devant l'Assemblée nationale, le texte initial ajoutait la mention «et continue jusqu’au décès» mais les sénateurs de droite ont supprimé cette précision

Selon la ministre de la santé Marisol Touraine, cette suppression avait de toute façon vidé tout simplement de son sens le texte initial voté par l'Assemblée nationale. Cela revenait à supprimer l'instauration du fameux droit à un endormissement pour les malades en phase terminale. Dans un sondage publié en mars, les Français s'étaient dits favorables à 96% à la «sédation profonde et continue» lorsque le patient le décide.

De plus par rapport au texte initial, les députés avaient souhaité donner aux directives anticipées, que tout un chacun peut écrire, un caractère contraignant. Les sénateurs ont limité cette disposition nouvelle.

Ce vote du Sénat intervient peu de temps après la décision de la la Cour européenne des droits de l'homme d'autoriser l'arrêt des soins à Vincent Lambert.

En savoir plus: Jean-Luc Romero: «Il y a en France 1500 cas comme celui de Vincent Lambert» 

Après ce vote, le texte doit repartir en deuxième lecture à l'Assemblée nationale où il avait été adopté à une très large majorité en mars dernier.