France

Des hackers contre les catastrophes naturelles en Guadeloupe

Seize hackers ou pirates informatiques concernés par la protection des populations en cas de catastrophe naturelle comme un tsunami participent à un exercice international de simulation qui a démarré le 21 mars en Guadeloupe.

Mais qu’est-ce que des pirates informatiques viennent faire dans un exercice de simulation de séisme en plein milieu des Caraïbes ? Selon Gaël Musquet, président de l'association HAND, Hackers Against Natural Disasters, qui participe au «Caribe Wave 2017», il s'agit d'une simulation d'un séisme de magnitude 8,5 suivi d'un tsunami de plus de 15 mètres de haut.

Cet exercice a lieu tous les ans, depuis 2011. Il est organisé sous l'égide de l'UNESCO et concerne tous les Etats des Caraïbes. Cependant, l’édition 2017 a cela de particulier qu’elle voit pour la première fois la participation de hackers.

«Au déclenchement de l'alerte, on a fait de la bathymétrie (mesure de la profondeur d'eau, vitesse des courants), de la mesure de trafic maritime, aérien, on a monté des applications de localisation de sites refuges, et bien sûr, utilisé les réseaux sociaux», a détaillé Gaël Musquet.

Un «problème national»

Au-delà de l'exercice, HAND veut dénoncer le «problème national» de la non-utilisation des outils numériques dans les programmes de protection des populations. L’association parle notamment des cas de crises majeures. «On entend n'importe quoi sur les protocoles d'alertes», s'insurge Gaël Musquet.

«Notre objectif c'est de montrer que c'est facile, que le problème n'est pas technique ou financier mais politique», martèle-t-il.

A la fin de l'exercice, le 25 mars, le bilan de l'opération sera dressé et les outils de l'association seront ensuite déployés dans le Sud de la France, notamment en Méditerranée pour la lutte contre les feux de forêts.