France

Orly : deux hommes soupçonnés d'avoir fourni l'arme de l'assaillant en garde à vue

Deux complices présumés de Ziyed Ben Belgacem, auteur de l'attaque à Orly, ont été identifiés par la police et placés en gardes a vue. Ils lui auraient procuré son pistolet à grenaille.

Deux hommes sont en garde à vue depuis le 20 mars pour avoir potentiellement fourni le revolver à grenaille dont Ziyed Ben Belgacem s'est servi à l'aéroport d'Orly en attaquant des militaires avant d'être abattu. C'est ce qu'a annoncé l'AFP le 21 mars, en citant une source judiciaire.

Les deux hommes, âgés de 30 et 43 ans, font l'objet de mandats de recherche depuis le 19 mars, après avoir été identifiés grâce à des renseignements fournis aux enquêteurs et des écoutes téléphoniques.

Le plus jeune est soupçonné d'avoir remis l'arme à Ziyed Ben Belgacem, dans les jours qui ont précédé les faits, tandis que l'autre est soupçonné d'avoir été présent lors de la remise, a expliqué une source proche de l'enquête. D'après les premières élément de l'enquête, aucun des deux ne semble avoir de lien avec la mouvance islamiste radicale, toujours selon cette source.

L'homme de 30 ans a été arrêté en état d'ébriété le 20 mars lors d'un contrôle routier, avant d'être placé en garde à vue dans l'enquête du parquet antiterroriste sur l'attaque d'Orly, a précisé la source proche de l'enquête.

Déjà condamné plusieurs fois par la justice, Ziyed Ben Belgacem, 39 ans, a été tué le matin du 18 mars peu après 8h20 par des soldats de l'opération Sentinelle qu'il venait d'attaquer à l'aéroport d'Orly, réussissant à s'emparer du fusil d'assaut d'une jeune militaire. Au moment de l'attaque, il a crié être là «pour mourir par Allah», selon le procureur de Paris François Molins.

Mais ses motivations restent floues et les interrogatoires des deux hommes soupçonnés de lui avoir remis l'arme permettront peut-être aux enquêteurs d'en savoir plus.

Vers 6h55, Ziyed Ben Belgacem avait pris la fuite après un contrôle routier à Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise), au nord de Paris, blessant un policier avec son arme, puis avait menacé plusieurs clients dans un bar de Vitry-sur-Seine, avant de voler un véhicule. D'après les analyses toxicologiques, il était sous l'emprise de l'alcool (0,93 gramme par litre de sang) et de stupéfiants - cannabis et cocaïne - au moment des faits. 

L'homme n'était pas fiché «S», mais avait été signalé pour «radicalisation» lors d'un séjour en prison en 2011-2012. 

Après l'instauration de l'état d'urgence en 2015, une perquisition administrative de son domicile n'avait rien donné. Il avait été condamné à neuf reprises, notamment en 2001 pour vol à main armée puis en 2009 pour trafic de stupéfiants.