Tout est bon pour séduire le CIO (Comité International Olympique). Surtout les symboles. Paris va donc profiter de la la journée mondiale de Olympisme (les jeux Olympiques modernes ont été créés le 23 juin 1894) pour officialiser en grandes pompes sa candidature pour les JO de 2024.
La cérémonie se déroule à midi pile au siège du Comité national olympique et sportif français. De grands noms du sport français seront présents autour de la maire de Paris, Anne Hidalgo, à l'instar de Laura Flessel, Laure Manaudou, Marie-José Pérec, Renaud Lavillenie ou encore Teddy Riner. Un rassemblement populaire aura lieu ensuite sur les berges de la Seine.
«On a tiré les leçons des échecs passés et tenté de faire les choses avec méthode et dans un ordre cohérent», estime ainsi Bernard Lapasset, président de l'Association Ambition Olympique et patron attendu du futur comité de candidature. Candidate malheureuse à 3 reprises (1992, 2008 et 2012) ces 20 dernières années, Paris entend bien ne rien laisser au hasard cette fois-ci.
Pas de consultation pour les Franciliens...avant 2016 !
La première chose consistant à ne pas laisser le «dossier parisien» être pollué par les humeurs des uns et des autres. Exit donc une consultation populaire des Franciliens. Ces derniers auront bien leur mot à dire, mais pas avant 2016... et selon des modalités qui restent à définir. Paris ne semble en effet pas très «partante» pour un référendum. Le vote négatif des habitants de Munich avait contraint la ville à se retirer de la course pour les Jeux d’hiver 2022, rappelle ainsi Le Monde.
Quant aux politiques, certains dénoncent déjà le coût inutile cette olympiade parisienne (budget de 6 milliards d'euros). Le député européen, et co-fondateur du Parti de Gauche, Jean-Luc Mélanchon, se dit «contre» le projet. «Ca représente des dépenses considérables, un haut niveau d'endettement. Si la France doit faire des dépenses d'investissement, je suis partisan d'un développement puissant d'une économie de la mer» argue-t-il. Rappelant à notre bon souvenir le précédent grec de 2004: «je me permets de faire remarquer que la Grèce a eu la sottise, sous un gouvernement de droite, d'accueillir les jeux Olympiques en 2004. Aujourd'hui, on peut visiter des ruines remplies d'herbes des stades et des hôtels, ce qui n'a pas peu contribué à l'endettement stupide de la Grèce» ajoute-t-il.
Chez les Verts, on est également très réticent. Ce groupe est d'ailleurs le seul à avoir voter contre la candidature de Paris lors de sa présentation au Conseil de Paris.
En savoir plus: Paris, officiellement candidate à l’organisation des Jeux olympiques de 2024
«La seule candidature coûte au bas mot entre 60 et 100 millions d'euros, soit plus du double du budget d'investissement de la Ville de Paris dédié au sport (stades, gymnases, piscines), qui s'élève à 46 millions d'euros en 2015», s'agace David Belliard, co-président de EELV. «On est là dans le sport business qui se fait avec de l'argent public alors que nous sommes en période de restrictions budgétaires» renchérit le député vert, François de Rugy.
«Je veux les Jeux»
Avec son slogan de campagne résolument optimiste «Je veux les Jeux», Paris tente donc de mettre en sourdine ces voix dissonantes pour l'emporter. La capitale a déjà pris de l'avance dans ses plans, ce qui est un point très positif face à ses concurentes Boston, Hambourg, Rome et Budapest. Les sites des installations à construire sont en effet quasiment tous identifiés, à l'exception du village olympique pour lequel deux à trois zones sont encore en concurrence, essentiellement en Seine-Saint-Denis où pourrait également s'implanter la piscine.
Mais le plus gros défi de Paris sera bien de rallier l'adhésion de ses citoyens à ce grand projet, et ce d'ici le vote du CIO en 2017 lors d'un Congrès à Lima. Le comité olympique est en effet très sensible à la réelle volonté d'un peuple d'accueillir les JO.