France

Orly : un homme armé attaque un militaire en se disant prêt à mourir «par Allah» (EN CONTINU)

L'homme a été abattu après avoir volé l'arme d'un soldat de l'opération Sentinelle à l'aéroport d'Orly. Signalé pour radicalisation et condamné à de multiples reprises, il faisait l'objet d'un contrôle judiciaire.

Dimanche 19 mars

Le frère et le cousin de l'homme qui a agressé à l'aéroport d'Orly une militaire de l'opération Sentinelle avant d'être abattu, étaient toujours en garde à vue ce matin, tandis son père a été relâché, selon une source judiciaire. Ils s'étaient présentés d'eux-mêmes au commissariat en fin de matinée du 18 mars. D'après leurs déclarations, l'agresseur, après avoir tiré sur des policiers lors d'un contrôle routier au nord de Paris une heure et demie avant l'attaque d'Orly, les avait contactés, leur confiant avoir «fait une bêtise».

Les enquêteurs tentent de faire la lumière sur le parcours et le profil psychologique de Ziyed Ben Belgacem, un Français de 39 ans, braqueur multirécidiviste qui avait présenté des signes de radicalisation. Son autopsie doit avoir lieu dans la journée afin notamment de déterminer s'il était sous l'emprise de l'alcool ou de stupéfiants au moment des faits.

Samedi 18 mars

«Le choix d'une cible militaire, le signalement pour radicalisation dès 2011 et la revendication "au nom d'Allah" sont des éléments qui justifient la saisine du parquet anti-terroriste», explique le procureur de la République.

Le procureur de Paris indique que l'enquête en cours s'attachera à déterminer «les motivations» de ces quatre passages à l'acte en l'espace de quelques heures. 

Multi-récidiviste et condamné à plusieurs reprises à de la prison ferme, Ziyed Ben Belkacem était en liberté sous contrôle judiciaire. Il avait été repéré comme radicalisé dès 2011 lors d'un passage en prison.

Précisions du procureur de la République :

«Ziyed Ben Belkacem, après avoir tiré sur un policier lors d'un contrôle de police et pris la fuite, a braqué un bar du Val-de-Marne où il avait ses habitudes.

Abandonnant son véhicule pour en voler un autre, il s'est alors rendu à l'aéroport d'Orly, seul. Il a alors jeté au sol, dans un hall d'embarquement situé au premier étage de l'aéroport, son sac à dos contenant une bonbonne d'hydrocarbures. 

"Je suis là pour mourir pour Allah, de toutes façons il va y avoir des morts", a-t-il lancé au moment où il a attaqué une militaire dans l'aéroport. Il détenait un Coran sur lui au moment des faits.»

Le procureur de la République de Paris, François Molins, tient une conférence de presse au palais de justice sur l'attaque de l’aéroport d’Orly du 18 mars.

Attaque d'Orly : le trafic a repris au terminal Sud de l'aéroport, a annoncé la Direction Générale de l'Aviation Civile

«[Cela fait] plusieurs mois, pour ne pas dire plusieurs années [...] que nous faisons face à cette menace», a déclaré François Hollande lors d'un échange avec des journalistes, après l'attaque de l'aéroport d'Orly. Dans cette optique, le président de la République a rappelé la nécessité, selon lui, du dispositif Sentinelle.

Une perquisition était en cours en début d'après-midi à Garges-lès-Gonesse au domicile de l'homme abattu quelques heures plus tôt à l'aéroport d'Orly, après avoir attaqué une militaire de l'opération Sentinelle, a appris l'AFP de sources proches de l'enquête.

L'assaillant avait été «détecté comme radicalisé», avant de faire l'objet d'une perquisition administrative qui n'avait rien donné, selon une source policière. Il était actuellement sous contrôle judiciaire pour un vol à main armé, d'après une autre source proche de l'enquête.

Le terminal Ouest de l'aéroport d'Orly, où le trafic était interrompu depuis l'agression d'un militaire de l'opération Sentinelle, a rouvert ses portes le 18 mars à midi. Celui d'Orly Sud, où l'attaque a eu lieu, reste partiellement fermé, a annoncé à l'AFP Aéroports de Paris (ADP).

«S'agissant d'Orly-Ouest, le terminal est ouvert de nouveau donc le trafic va reprendre progressivement», a confirmé sur Europe 1 le PDG d'ADP Augustin de Romanet. Concernant Orly-Sud, «les arrivées vont pouvoir de nouveau se réaliser» mais pour les départs «on risque de devoir attendre quelques heures avant de rouvrir le terminal», a-t-il ajouté.

D'après un représentant de l'armée française cité par l'agence Reuters, la victime de l'agression à l'aéroport Orly «va bien».

Pour le ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux, il n'est pas exclu que l'attaque de l'aéroport d'Orly ait eu des motivations terroristes. Néanmoins, il convient à la justice de faire la lumière sur cet acte.

Le père et le frère de l'homme abattu à l'aéroport d'Orly ont été placés en garde à vue, a appris l'AFP de sources proches de l'enquête. 

«Il s'agit à ce stade de gardes à vue tout à fait classiques de personnes dans l'entourage d'un suspect», a souligné l'une des sources.

L'homme abattu à l'aéroport d'Orly est un Français de 39 ans, d'après des sources proches de l'enquête citées par l'AFP.

Il est fiché «J» au Fichier des personnes recherchées (FPR), c'est-à-dire qu'il était recherché par la police judiciaire. Son casier judiciaire comporte «neuf mentions» pour des faits de droit commun, dont des vols à main armée et des trafics de stupéfiants. «Détecté comme radicalisé», il avait fait l'objet en 2015 d'une perquisition administrative, qui «n'avait rien donné», a en outre indiqué une source policière.  

«Nous sommes en état de sous-effectif [sécuritaire] permanent», a réagi le leader de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, après l'attaque de l'aéroport d'Orly.

L'homme abattu à l'aéroport d'Orly est «connu des services de police et de renseignement», a fait savoir le gouvernement. L'assaillant d'Orly avait été «repéré quelques minutes plus tôt» à Vitry-sur-Seine «pour un car jacking», a-t-il ajouté.

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux, devant l'aéroport d'Orly, salue «la grande réactivité des forces de sécurité». «Il faut justifier l'état d'urgence», a jouté le membre du gouvernement à l'issue de l'attaque.

C'est une femme, incorporée dans les troupes d'aviation qui a été victime de l'agression en question, a précisé à sa suite le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

«Ne vous rendez pas à Orly» tant que le départ de votre vol n'est pas confirmé, a par ailleurs déclaré Augustin de Romanet, PDG d'Aéroports de Paris (ADP).

Le parquet antiterroriste se saisit de l'enquête sur l'attaque de l'aéroport d'Orly, a fait savoir l'AFP.

«L'opération de déminage est terminée. Il n'y a pas de présence d'explosifs. Le travail de ratissage du terminal se poursuit», a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet.

Une photographie présentée comme un cliché de l'agresseur de l'aéroport d'Orly, abattu, a été diffusée sur les réseaux sociaux.

Il s'agit d'une photo de l'AFP.

Attention : l'image ci-dessous peut heurter la sensibilité 

Lors d'un contrôle routier dans la matinée du 18 mars, un homme a blessé légèrement un membre des forces de l'ordre, au moyen d'un pistolet à grenaille. Cette agression serait liée à l'attaque de l'aéroport d'Orly, ont rapporté des sources policières citées par l'AFP.

Un homme a été abattu après avoir dérobé l'arme d'un militaire à l'aéroport d'Orly (Val-de-Marne), a indiqué le porte-parole du ministère de l'Intérieur, cité par l'AFP, le 18 mars vers 9h15. L'individu «a dérobé une arme à un militaire de Sentinelle puis s'est réfugié dans un commerce de l'aéroport situé à proximité avant d'être abattu par les forces de sécurité», a déclaré sur France Info Pierre-Henry Brandet, tout en précisant qu'il n'y avait pas de blessé.

L'aéroport a été entièrement évacué et ses deux terminaux ont été fermés, a annoncé l'entreprise Paris Aéroport, tandis que l'avion civile a déclaré que le trafic aérien était complètement interrompu. Les autorités ont fait savoir, en outre, que le ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux, se rendait sur le site.

Le compte officiel de la police sur Twitter a fait savoir qu'une intervention du RAID était en cours et que des démineurs avaient été dépêchés sur place.

Plus tôt, les chaînes BFMTV et Al-Jazeerah avaient annoncé que plusieurs coups de feu avaient retenti dans l'aéroport.

Des internautes et des médias ont témoigné de l'opération d'évacuation du site.

Des passagers d'avions ayant atterri  à Orly affirment n'avoir pas pu sortir de leur appareil, en raison des événements. 

«On faisait la queue pour l'enregistrement sur le vol à destination de Tel Aviv quand on a entendu trois ou quatre coups de feu à proximité», a notamment indiqué à l'AFP un homme qui se trouvait sur les lieux. «On est tous devant l'aéroport à environ 200 m du hall d'entrée. Il y a des policiers, des secours, des militaires partout qui courent dans tous les sens», a ajouté un autre témoin.

Détails à suivre...